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La peur au sein de la communauté latino-américaine de Catalogne face à la délégation des compétences en immigration : "Exiger le catalan en échange de 'papiers' est de la xénophobie"

Publié le : 24 mars 2025

Impact de la délégation des compétences d'immigration en Catalogne

La délégation des compétences d'immigration à la Catalogne, convenue entre le PSOE et Junts, suscite des réactions au sein de la communauté latino-américaine. Cette décision, qui pourrait exiger un niveau de connaissance du catalan pour l'obtention du permis de résidence, soulève des inquiétudes quant à sa légalité et son impact sur les immigrés. Les membres de cette communauté craignent que cette mesure ne soit contraire à la Constitution espagnole.

Avec une population de huit millions d'habitants, dont 1,4 million d'étrangers, la Catalogne abrite plus de 450 000 personnes d'origine latino-américaine. Ce groupe représente 52 % des immigrants à Barcelone, ce qui souligne l'importance de cette communauté dans la région. Les préoccupations concernant cette exigence linguistique sont donc particulièrement vives.

Réactions des immigrés latino-américains

Raimundo Martínez, un avocat spécialisé en immigration, exprime son désaccord face à cette exigence. Selon lui, cela compromettrait l'égalité des étrangers et nuirait à l'unité de l'Espagne. Il critique le nationalisme catalan et s'inquiète des implications d'une telle politique sur le statut des immigrés. Il rappelle également que la Generalitat demande déjà un cours de catalan pour le raïgo social, mais pas pour d'autres types de permis.

Marie Mateo, également avocate, partage une opinion similaire. Elle considère que cette exigence pourrait être perçue comme une persecution au niveau migratoire. Mateo souligne une contradiction dans le fait d'exiger le catalan pour le permis de résidence alors qu'elle n'a pas eu à prouver son niveau de espagnol pour obtenir la nationalité. Cela soulève des questions sur la constitutionnalité de cette mesure.

Conséquences sur l'intégration

Marco Sánchez, originaire de Colombie, met en garde contre les conséquences d'une telle exigence. Il affirme que cela pourrait briser le principe de sécurité juridique. Selon lui, chaque communauté autonome ne devrait pas imposer des critères différents pour l'obtention de la résidence. Il souligne que les immigrés doivent respecter l'ordre constitutionnel espagnol et que leur intégration doit passer par le respect de la Constitution.

Javier García Bonomi, président de Fedelatina, insiste sur l'importance de la normalisation linguistique, mais critique la façon dont cela est actuellement proposé. Il plaide pour des méthodes plus sérieuses et intéressantes que de simplement conditionner l'obtention des papiers à la maîtrise du catalan. Bonomi est d'avis que cette exigence n'est pas viable dans le cadre juridique actuel.

La position de Junts et du gouvernement

Junts maintient sa volonté d'imposer le catalan comme condition pour la résidence. Jordi Turull, secrétaire général de Junts, a récemment affirmé que sans intégration, il n'y a pas de nation. Cette position semble en désaccord avec celle du ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui considère que le catalan ne sera pas un critère déterminant pour la résidence.

La situation reste tendue, avec des blocages concernant l'approbation de la proposition de loi. Podemos refuse de soutenir ce projet, le qualifiant de raciste. Cette divergence souligne les tensions politiques autour de la question de l'immigration en Catalogne.

Conclusion

Les débats autour de la délégation des compétences d'immigration en Catalogne mettent en lumière des enjeux cruciaux pour les immigrés latino-américains. Les exigences linguistiques, si elles sont mises en œuvre, pourraient avoir des conséquences profondes sur l'intégration et les droits des étrangers. Les opinions divergent, mais le besoin d'un dialogue constructif est évident pour naviguer dans cette situation complexe.

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