Le soutien populaire pour une augmentation de l'immigration a chuté de manière spectaculaire. Les politiciens prennent note de cette évolution. Au Canada, une grande population immigrée a longtemps été considérée comme une vertu, mais de nouvelles données montrent un changement d'opinion significatif sur l'ajout de nouveaux arrivants.
Une enquête récente révèle que près de trois quarts des Canadiens soutiennent une réduction du nombre de nouveaux immigrants. Cette tendance marque un tournant dans le discours politique canadien, où l'immigration était souvent un sujet sensible. Les responsables politiques commencent à réévaluer leurs positions face à cette nouvelle réalité.
Le Premier ministre Mark Carney a exprimé la nécessité d'un approche plus ciblée concernant les politiques d'immigration. Lors d'un retrait de caucus libéral à Edmonton, il a déclaré que les niveaux récents d'immigration n'étaient pas durables et qu'il était impératif d'améliorer le système.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a également intensifié ses critiques, appelant à des restrictions strictes sur l'immigration. Il a accusé le gouvernement libéral d'avoir accueilli "trop de personnes, trop rapidement". De plus, il a demandé l'abolition du programme de travailleurs étrangers temporaires, soulignant les défis économiques liés à l'immigration rapide.
Les données d'opinion publique montrent que ce sujet est devenu l'une des principales préoccupations des Canadiens. Près d'un tiers des électeurs le considèrent comme l'une de leurs priorités principales, révélant une pression croissante sur les politiciens pour qu'ils agissent.
Les jeunes Canadiens, confrontés à des taux de chômage élevés et à des problèmes de logement, sont particulièrement en faveur de l'abolition du programme de travailleurs étrangers temporaires. David Coletto, PDG d'Abacus Data, a noté que la majorité des jeunes souhaitent un changement significatif dans la gestion de l'immigration.
Ce changement d'attitude est alimenté par le sentiment que le gouvernement n'a pas correctement géré le système d'immigration, entraînant une méfiance croissante envers les politiques actuelles.
Les politiciens commencent à réagir à cette dynamique. Le député conservateur Michelle Rempel Garner a déclaré que le sujet de l'immigration sera central dans le discours du parti. Elle a souligné que les niveaux d'immigration ont été "trop élevés", ce qui a contribué à une réaction négative de la part de nombreux Canadiens.
Les critiques s'adressent également aux libéraux, qui, selon certains experts, ont aggravé la situation en assouplissant les restrictions sur les résidents "non permanents" après la crise COVID-19. Cela a entraîné une augmentation massive du nombre d'étudiants internationaux et de travailleurs temporaires.
Le paysage politique canadien est en pleine évolution concernant l'immigration. Avec un soutien populaire en déclin et des critiques croissantes des politiques actuelles, il est clair que les politiciens doivent réévaluer leurs approches. L'avenir de l'immigration au Canada dépendra de la capacité des dirigeants à répondre aux préoccupations des Canadiens tout en maintenant un système d'immigration équilibré et durable.