La province de Colombie-Britannique est confrontée à un défi majeur dans son secteur immobilier. Environ 2 500 condos sont actuellement vides et invendus dans la région métropolitaine de Vancouver. Cette situation suscite des inquiétudes parmi les professionnels de l'immobilier, qui craignent des licenciements.
Selon la Canada Mortgage and Housing Corporation (CMHC), le nombre de condos invendus a doublé par rapport à l'année précédente. Anne McMullin, présidente et directrice générale de l'Urban Development Institute, souligne que les coûts de construction ont considérablement augmenté, rendant les unités inaccessibles pour 80 % de la population locale.
Les développeurs hésitent à vendre à perte, ce qui complique encore la situation. McMullin indique que les coûts de la main-d'œuvre et des matériaux ont grimpé, et les politiques gouvernementales récentes aggravent cette tendance.
Certains développeurs commencent à rembourser les dépôts des acheteurs, car ils ne parviennent pas à atteindre les objectifs de pré-vente. Cela entraîne des licenciements dans l'industrie, car des entreprises se retrouvent en difficulté financière. McMullin avertit qu'une tempête potentielle se profile à l'horizon.
Greg Zayadi, président d'une entreprise de développement à Vancouver, note que la baisse des ventes de condos a des répercussions importantes sur le marché du travail. Il évoque une situation similaire observée il y a 24 ans, lorsque l'inventaire invendu était à un niveau comparable.
Zayadi souligne que les acheteurs recherchent des espaces plus grands. Ceux qui dépensent 800 000 $ pour un condo ne sont généralement pas intéressés par des unités de 450 ou 500 pieds carrés. Ils espèrent plutôt des superficies comprises entre 800 et 1 500 pieds carrés.
Il est crucial que l'industrie parvienne à offrir des logements à des prix compétitifs, autour de 700 à 900 $ le pied carré. Actuellement, le marché est en décalage avec ces attentes.
Oleg Galyuk, agent immobilier, remarque que les condos plus anciens se vendent mieux que les nouveaux. Les nouvelles constructions restent souvent sur le marché en raison de leurs agencements peu attrayants et du manque de places de stationnement.
Pour stimuler les ventes, certains développeurs proposent des incitations telles que des places de stationnement, des casiers de rangement et des remises en argent à la clôture. Cependant, Galyuk craint que trop de développeurs se soient concentrés sur les investisseurs plutôt que sur les acheteurs finaux.
La situation actuelle du marché immobilier à Vancouver nécessite une attention urgente. Les défis liés à l'offre et à la demande, ainsi que les coûts de construction, doivent être abordés pour éviter des conséquences économiques plus graves. Les acteurs de l'industrie espèrent que des changements de politique permettront d'améliorer la situation.