
Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, a atteint son objectif : il a exonéré les classes ouvrières de l'impôt sur le revenu et l'a modéré pour une large part de la classe moyenne. Cette mesure a été approuvée par le Senat mercredi soir. La ministre des Relations institutionnelles, Gleisi Hoffmann, a déclaré que ce projet était l'un des plus importants de la gestion de Lula.
Environ dix millions de Brésiliens ne paieront plus l'impôt sur le revenu des personnes physiques, tandis que quinze millions paieront moins qu'auparavant. Les personnes gagnant jusqu'à 5.000 réais par mois (environ 815 euros) seront exemptées de cet impôt. Cette tranche de revenus concerne principalement les classes ouvrières et une bonne partie de la classe moyenne, à laquelle Lula avait promis une réduction d'impôts lors de sa campagne électorale de 2022.
La réduction des impôts entraînera une perte de revenus pour l'État d'environ 25.800 millions de réais (environ 4.200 millions d'euros). Pour compenser ce déficit, le ministre des Finances, Fernando Haddad, a proposé la création d'un impôt minimum sur les revenus élevés, s'appliquant à ceux gagnant plus de 50.000 réais par mois (8.150 euros).
Ce nouvel impôt touchera 141.000 contribuables dans un pays de 215 millions d'habitants. Ces contribuables paieront un taux maximum de 10% pour ceux gagnant jusqu'à 16.300 euros par mois. Actuellement, ils paient une taux effectif de 2,5%, bien inférieur au 9,8% payé par un policier ou 9,6% par un professeur.
Ce changement fiscal devrait entrer en vigueur lors de la prochaine déclaration d'impôts, une année électorale. Lula s'est engagé à promulguer la loi avant le 31 décembre. L'approbation au Sénat a été symbolique, sans comptage des voix, après un soutien unanime à la Chambre des députés.
Le soutien populaire à ce projet de loi a incité les sénateurs à exprimer leur approbation lors de la séance. Même Flávio Bolsonaro a déclaré que l'opposition voterait en faveur de la mesure, soulignant que l'exemption avait déjà été promise par son père, l'ancien président Jair Bolsonaro.
Ainsi, Lula a acquis un précieux atout en vue des élections d'octobre 2026, où il semble prêt à se présenter pour un quatrième mandat, gouvernant alors entre 81 et 85 ans.
Cette réforme fiscale marque un tournant pour le Brésil, avec des implications significatives pour les classes ouvrières et la classe moyenne. Le soutien politique et populaire à cette initiative souligne l'importance de cette mesure dans le paysage électoral à venir. Lula semble bien positionné pour aborder les défis futurs.