
Le leader de Hong Kong a annoncé mardi la création d'une commission indépendante dirigée par un juge pour examiner la cause de l'incendie le plus mortel de la ville en décennies. Cette enquête se penchera aussi sur la surveillance gouvernementale des rénovations de bâtiments, qui ont été blâmées pour avoir attisé un incendie ayant causé la mort d'au moins 151 personnes.
Cette enquête est distincte des enquêtes criminelles en cours concernant le sinistre du 26 novembre. Les autorités ont déjà arrêté 13 personnes pour homicide involontaire et 12 autres dans le cadre d'une enquête sur la corruption. Il reste à déterminer si certains ont été interpellés pour les deux motifs.
Les autorités ont mis en évidence l'utilisation de matériaux de construction non conformes, notamment un filet en plastique et de la mousse isolante, lors des travaux de rénovation au Wang Fuk Court. Ces matériaux ont facilité la propagation rapide du feu à travers sept tours d'immeubles, abritant plus de 4 000 personnes.
John Lee, le chef de l'exécutif de Hong Kong, a déclaré lors d'une conférence de presse : "Pour éviter de telles tragédies à l'avenir, je vais établir une commission indépendante dirigée par un juge pour examiner les raisons de la propagation rapide de l'incendie et les questions connexes."
Des groupes de la ville sous contrôle chinois ont exigé plus de transparence et de responsabilité, tout en étant avertis que toute tentative de politiser la catastrophe serait sévèrement punie. Un étudiant d'un de ces groupes a été arrêté puis libéré sous caution, tandis que deux autres font l'objet d'une enquête pour sédition.
Lee a affirmé : "Je ne tolérerai aucun crime, en particulier ceux qui exploitent la tragédie que nous traversons", sans entrer dans les détails des affaires en cours.
Des milliers de résidents ont rendu hommage aux victimes, dont neuf aides domestiques d'Indonésie et une des Philippines. Des veillées sont également prévues cette semaine à Tokyo, Taipei et London.
Un salon funéraire au centre de Hong Kong a organisé une cérémonie mardi pour marquer le septième jour après l'incendie, une tradition chinoise connue sous le nom de jour de retour des âmes. Des centaines de personnes ont prié et fait des offrandes en papier en forme de lotus, symbole de renaissance spirituelle.
Les résidents qui ont survécu à l'incendie doivent maintenant tenter de reconstruire leur vie. Près de 1 500 personnes ont été relogées depuis les centres d'évacuation vers des logements temporaires, et 945 autres ont été placées dans des auberges de jeunesse et des hôtels.
Les bâtiments restants, en cours d'inspection, sont les plus endommagés, et les recherches pourraient prendre des semaines. Les autorités continuent de fouiller les lieux pour retrouver d'éventuels corps.
La tragédie du Wang Fuk Court souligne des enjeux cruciaux de sécurité et de responsabilité à Hong Kong. Alors que l'enquête progresse, les résidents espèrent des réponses et des mesures concrètes pour éviter que de tels événements ne se reproduisent.