La Pologne accuse les services de renseignement russes d'avoir orchestré un incendie majeur qui a presque entièrement détruit un centre commercial à Varsovie l'année dernière. Dans un message sur X, le Premier ministre Donald Tusk a affirmé que la Pologne sait "avec certitude" que l'incendie du centre commercial Marywilska a été causé par un incendie criminel commandé par les services spéciaux russes.
Tusk a ajouté que certains des responsables sont déjà en détention, tandis que tous les autres présumés impliqués ont été identifiés et sont activement recherchés. Moscou n'a pas commenté ces allégations, mais a précédemment nié les accusations de sabotage en Europe.
L'incendie survenu en mai 2024 a détruit environ 1 400 petites entreprises, dont de nombreux employés appartenaient à la communauté vietnamienne de Varsovie. La Pologne a mené une enquête d'un an sur cet incident, concluant que l'incendie avait été organisé par une personne non identifiée en Russie.
Un communiqué conjoint des ministères de la justice et de l'intérieur de Pologne a déclaré que les actions des personnes en détention étaient "organisées et dirigées par une personne spécifique résidant en Fédération de Russie". Les deux ministères ont également indiqué qu'ils coopéraient avec la Lituanie, "où certains des auteurs ont également mené des actes de diversion".
Depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en 2022, la Pologne a arrêté et condamné plusieurs personnes accusées de sabotage au nom des services de renseignement russes. Les responsables polonais ont déclaré que ces attaques faisaient partie d'une "guerre hybride" menée par Moscou.
La guerre hybride se caractérise par des attaques anonymes et niables, souvent dans des circonstances très suspectes. Ces actions visent à nuire à l'adversaire, en particulier à ses infrastructures, sans être considérées comme des actes de guerre attribuables.
L'OTAN croit également que la Russie mène une "guerre hybride" en Europe, cherchant à punir ou à dissuader les nations occidentales de continuer leur soutien militaire à l'Ukraine. La Russie a nié à plusieurs reprises les allégations des pays de l'OTAN concernant l'engagement de ses services secrets dans des opérations de sabotage à travers l'Europe.
En mars, des procureurs lituaniens ont accusé le service de renseignement militaire russe d'être derrière un incendie survenu dans une branche d'Ikea à Vilnius l'année dernière. À ce moment-là, Tusk avait déclaré que la Lituanie avait confirmé les "suspicions" de Varsovie concernant les services secrets russes.
Le centre commercial Marywilska, ouvert en 2010, a vu de nombreux travailleurs perdre des documents importants et de grosses sommes d'argent qui y étaient conservées par crainte de cambriolages à domicile. Trois mois après l'incendie, un centre commercial temporaire a été ouvert par les propriétaires de Marywilska, permettant à environ 400 commerçants de reprendre leurs activités.
Un autre centre commercial à Varsovie, Modlinska 6D, a ouvert en octobre 2024, permettant aux commerçants de relocaliser leurs affaires vers ce nouveau site. La reconstruction et la résilience face à cette crise sont essentielles pour la communauté locale.
Les accusations de la Pologne à l'encontre de la Russie soulignent les tensions croissantes en Europe. L'incendie du centre commercial Marywilska est un exemple frappant de la manière dont les conflits géopolitiques peuvent avoir des répercussions directes sur les communautés locales. La situation reste préoccupante, et les implications de ces événements continueront d'être surveillées de près.