
Un procès a débuté en Macédoine du Nord concernant un incendie dévastateur dans une discothèque qui a coûté la vie à 63 personnes, principalement des jeunes, en mars dernier. Le juge Diana Gruevska-Ilievska a exprimé sa compréhension de la douleur des proches des victimes, promettant une procédure transparente et disciplinée.
La discothèque Pulse, située dans la ville de Kocani, était pleine de jeunes assistés à un concert d'un duo de hip-hop populaire lorsque des étincelles de dispositifs pyrotechniques ont enflammé le plafond. Les procureurs ont indiqué que des années de défaillances avaient transformé l'établissement en un véritable piège mortel.
Parmi les accusés, on trouve trois anciens maires de Kocani, le propriétaire de la discothèque et des fonctionnaires publics de délivrance de licences. Ils sont accusés d'avoir mis en danger la safety publique en permettant à un lieu dangereux d'opérer. Le juge a averti que le procès pourrait durer "cinq mois ou cinq ans".
Au moment de la tragédie, il n'y avait qu'une seule sortie fonctionnelle, la porte arrière étant verrouillée. Environ 500 personnes se trouvaient à l'intérieur, laissant 59 morts et environ 200 blessés. Quatre des blessés sont décédés par la suite, beaucoup n'ayant pas pu s'échapper à cause des sorties bloquées.
La colère suscitée par cet incendie a entraîné des manifestations à Skopje et ailleurs. Les familles des victimes ont organisé des marches locales à Kocani. Un événement intitulé "Marche des Anges" a eu lieu quelques jours avant le début du procès, organisé sous une campagne sur les réseaux sociaux macédoniens intitulée "Qui est le suivant ?".
Les procureurs ont affirmé que le désastre de Kocani n'était pas le résultat d'une seule personne, mais plutôt d'une série de défaillances institutionnelles et d'un manque de responsabilité. Selon le procureur Borche Janev, aucun des accusés n'a voulu reconnaître le danger qui persistait depuis des années.
Les accusations incluent l'émission illégale de licences, l'absence d'inspections et la surdensité dans le lieu. De plus, il est allégué qu'aucun permis n'avait été délivré pour que le groupe utilise des dispositifs pyrotechniques qui ont déclenché l'incendie.
"Si nous restons silencieux et perdons la vérité... nous n'aurons jamais la force en tant que société pour entamer un chemin vers la guérison", a déclaré Janev devant le tribunal. Ces mots résonnent comme un appel à la responsabilité et à la nécessité d'une réflexion collective sur les événements tragiques qui ont eu lieu.
Le procès en cours est un moment crucial pour les familles des victimes et la société macédonienne. Il met en lumière les défaillances systémiques qui ont conduit à cette tragédie et souligne l'importance de la transparence et de la responsabilité. Les attentes sont élevées pour que justice soit faite et que des mesures soient prises pour éviter de telles tragédies à l'avenir.