Les incendies forestiers en Espagne ont atteint des niveaux alarmants, avec plus de 382 000 hectares brûlés jusqu'à présent. Ce chiffre, le plus élevé depuis 1994, est loin d'être définitif, car plusieurs foyers restent encore hors de contrôle. Avec un été de 31 jours devant nous, les conséquences sont déjà dévastatrices.
Les pertes humaines et matérielles sont considérables, touchant des maisons, des terres agricoles, des cultures, du bétail et des ruches. Une estimation des pertes économiques, réalisée par EL MUNDO, s'élève à 1,266 milliard d'euros, soit neuf fois plus que l'année précédente. Ce montant représente la plus grande facture des trente dernières années due aux incendies.
Les pertes économiques depuis 1990, selon les données du Ministère pour la Transition Écologique, s'élèvent à 3 308 euros par hectare brûlé, ajustées à l'inflation. Avec 382 788 hectares touchés, la facture dépasse largement 1,266 milliard d'euros, faisant de cette année la troisième plus catastrophique après 1994 et 1991.
Les coûts incluent également les dépenses d'extinction, qui varient entre 5% et 15% des pertes totales. Ces incendies ont un impact particulièrement fort sur le secteur agricole, affectant les terres agricoles, les pâturages et les ressources forestières. Javier Fatas, responsable de l'environnement à COAG, souligne que les terrains brûlés ne seront pas utilisables pendant au moins deux ans.
Le secteur primaire subit des pertes colossales, notamment dans l'élevage extensif et l'apiculture. Fatas indique que la Politique Agricole Commune de l'UE stipule que les terrains brûlés ne sont pas admissibles à l'exploitation pendant deux ans, entraînant la disparition de nombreuses exploitations. Cela représente une perte significative non seulement économique mais aussi humaine.
En Espagne, plus de 1 500 exploitations d'élevage extensif ferment chaque année, un chiffre qui augmente avec la fréquence des incendies. Les pertes en bétail, bien que difficiles à quantifier pour l'instant, sont déjà estimées à des milliers de têtes de bovins et de centaines de milliers de têtes d'ovins.
L'apiculture est également gravement touchée, avec plus de 6 000 ruches affectées, principalement dans les régions de Castilla et León et Zamora. Miguel Alonso, vétérinaire de l'Association Leonesa des Apiculteurs, décrit la situation comme un désastre qui nécessitera des années pour se remettre. Le secteur était déjà en difficulté à cause des faibles rendements et des prix de la miel.
Les apiculteurs, souvent exclus des assurances en raison de coûts non rentables, font face à des pertes économiques considérables. Leur couverture est limitée, ne couvrant que la perte de ruches, sans compensation pour les pertes financières.
Face à cette catastrophe, de nombreuses entreprises ont décidé d'agir. Telefónica a mobilisé plus de 200 personnes pour garantir la communication entre les équipes d'extinction et les zones touchées. Dans le secteur bancaire, Abanca a fait don d'un million d'euros pour aider les régions sinistrées.
BBVA a mis en place des lignes de crédit de 30 millions d'euros à des conditions avantageuses pour soutenir les victimes des incendies. Ces efforts visent à aider les agriculteurs, éleveurs, et petites entreprises à se relever rapidement après cette crise.
Les incendies en Espagne représentent une crise sans précédent, avec des pertes économiques et humaines considérables. Les conséquences touchent divers secteurs, notamment l'agriculture et l'apiculture. Alors que les efforts de rétablissement commencent, il est crucial d'établir un plan national pour faire face à cette situation et prévenir de futures catastrophes.