La semaine dernière, le Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé un renflouement de 1 milliard de dollars pour le Pakistan, une décision qui a suscité une forte désapprobation de l'Inde. Cela a eu lieu alors que les hostilités militaires entre ces deux voisins nucléaires s'intensifiaient, avant qu'un cessez-le-feu mené par les États-Unis ne soit déclaré de manière inattendue.
Malgré les protestations de l'Inde, le conseil d'administration du FMI a validé la deuxième tranche d'un prêt de 7 milliards de dollars, affirmant qu'Islamabad avait démontré une mise en œuvre solide de son programme, menant à une récupération économique continue.
Dans une déclaration ferme, l'Inde a exprimé ses préoccupations concernant cette décision, citant deux raisons principales. D'abord, Delhi a questionné l'efficacité de tels renflouements, compte tenu du mauvais bilan du Pakistan en matière de mise en œuvre de réformes.
Ensuite, l'Inde a soulevé la possibilité que ces fonds soient utilisés pour le terrorisme transfrontalier sponsorisé par l'État, une accusation qu'Islamabad a constamment niée. L'Inde a averti que le FMI s'exposait à des risques réputationnels en agissant ainsi, ce qui pourrait nuire aux valeurs globales.
En tant que membre du conseil du FMI, l'influence de l'Inde est limitée. Elle représente un groupe de quatre pays, incluant le Sri Lanka, le Bangladesh et le Bhoutan. Le Pakistan, quant à lui, fait partie du groupe d'Asie centrale, représenté par l'Iran.
Contrairement au système de vote "un pays, une voix" des Nations Unies, les droits de vote au FMI sont basés sur la taille économique d'un pays et ses contributions. Par exemple, les États-Unis détiennent la plus grande part de vote, à 16,49%, tandis que l'Inde ne détient que 2,6%.
Les réformes proposées pendant la présidence indienne du G20 en 2023 visaient à aborder cet équilibre déséquilibré. Les anciens responsables indiens ont recommandé de dissocier les droits de vote du FMI des contributions financières pour garantir une représentation plus équitable.
Cependant, il n'y a eu aucun progrès sur la mise en œuvre de ces recommandations. De plus, les récents changements dans les règles du FMI concernant le financement des pays en conflit compliquent encore la situation.
Si l'Inde souhaite vraiment faire entendre ses griefs, le Groupe d'Action Financière (FATF) serait le bon forum pour les présenter. Le FATF examine les questions de financement du terrorisme et détermine si des pays doivent être placés sur des listes grises ou noires.
Des experts avertissent également que les appels de l'Inde à réformer les processus de financement du FMI pourraient avoir des conséquences imprévues. De telles réformes pourraient donner plus de pouvoir à Pékin plutôt qu'à Delhi, ce qui pourrait se retourner contre l'Inde.
En somme, la situation actuelle montre que l'Inde, malgré ses préoccupations légitimes, a des capacités limitées pour influencer les décisions du FMI. Les défis structurels et les dynamiques de pouvoir au sein du FMI compliquent encore les efforts de l'Inde pour stopper le renflouement du Pakistan.