La décision du président ukrainien, Volodimir Zelenski, de restreindre l'indépendance de l'Office national anticorruption (NABU) et de la Procureure spéciale anticorruption (SAP) suscite de vives inquiétudes à Bruxelles. Ces deux organismes seront désormais sous l'autorité du procureur général, qui est nommé par le président, remettant ainsi en question l'État de droit en Ukraine.
Guillaume Mercier, porte-parole de la Commission européenne, a exprimé sa préoccupation face à cette situation. Selon lui, les modifications apportées au Code pénal pourraient affaiblir de manière considérable les compétences des institutions anticorruption, essentielles pour la lutte contre la corruption en Ukraine.
Mercier a souligné que le NABU et la SAPO sont des piliers fondamentaux de l'État de droit en Ukraine. Ils jouent un rôle crucial dans l'agenda de réformes du pays et doivent fonctionner de manière indépendante pour maintenir la confiance publique.
Il a également mentionné que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a contacté Zelenski pour lui faire part de ses inquiétudes. Elle a demandé des explications concernant les conséquences de ces amendements, soulignant l'importance de respecter l'État de droit.
Les préoccupations ne se limitent pas à Bruxelles ; elles sont également partagées par Berlin et Paris. Benjamin Haddad, ministre des Affaires européennes de France, a déclaré qu'il n'était pas trop tard pour faire marche arrière. Il a insisté sur l'importance de cette question pour l'avenir de l'Ukraine dans l'Union européenne.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a été encore plus ferme. Il a affirmé que la restriction de l'indépendance de l'agence anticorruption ukrainienne entrave le chemin de l'Ukraine vers l'UE. Wadephul a également contacté son homologue ukrainien pour lui transmettre ce message.
La situation en Ukraine est d'autant plus complexe alors que le pays se prépare à une coupure entre l'UE et la Chine. Les décisions de Zelenski surviennent en pleine discussion sur des sujets sensibles, notamment le conflit avec la Russie. Cela pourrait compromettre les pourparlers en cours.
La Chine a déjà signalé à Bruxelles qu'elle ne souhaite pas voir une défaite de Vladimir Poutine. Les tensions s'intensifient alors que les États-Unis se concentrent sur le théâtre indo-pacifique, et la Chine semble préférer un conflit prolongé pour distraire l'attention américaine.
En somme, la décision de Zelenski de restreindre l'indépendance des institutions anticorruption a généré des réactions négatives au sein de l'UE. Les inquiétudes exprimées par Bruxelles, Berlin et Paris soulignent l'importance de l'État de droit pour l'Ukraine, surtout dans un contexte international tendu. L'avenir de l'Ukraine dans l'UE pourrait dépendre de sa capacité à maintenir ses engagements en matière de lutte contre la corruption.