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Le cas d'Escribano chez Indra : comment perdre 400 millions de son portefeuille dans une entreprise liée à Moncloa ?

Publié le : 9 février 2025

Introduction

Le président d'Indra, Ángel Escribano, représente un cas atypique dans le Ibex. Avec un salaire de 600 000 euros et un investissement personnel de 400 millions, sa situation soulève des questions. Cette dualité de chiffres, rare parmi les entreprises liées à Moncloa, mérite d'être explorée.

Le salaire et l'héritage

Escribano a hérité du salaire de Marc Murtra, qui a été transféré à Telefónica par le gouvernement. Cependant, sa société, Escribano Mechanical and Engineering, détient 14% du capital d'Indra, représentant une valeur supérieure à 400 millions. Le gouvernement, quant à lui, possède 28% des actions.

Investir dans une entreprise où le gouvernement a tendance à s'impliquer peut être risqué. Dans ses premières semaines à ce poste, Escribano a déjà connu des succès et des échecs. Le 20 janvier, Indra a vu son action grimper de 2,98%, ce qui a été perçu comme un signe positif par les investisseurs.

Une nomination inattendue

La nomination d'Escribano s'est faite dans un contexte d'improvisation. Le 18 janvier, alors qu'il se trouvait dans des zones rurales de Soria, il a été contacté pour revenir à Madrid et prendre la présidence. Ce manque de préparation a suscité des interrogations sur la gestion de la transition.

Escribano a lui-même expliqué sa nomination en soulignant qu'il était le deuxième actionnaire d'Indra. Il a affirmé qu'il était logique qu'un président investisse son propre capital dans l'entreprise. Le soutien du gouvernement a été crucial, et il a rapidement cherché à établir des relations avec des figures politiques clés.

Les défis du marché

Indra fait face à une prime de risque politique depuis l'envoi de Murtra à la présidence. Cette situation a entraîné des inquiétudes sur la stabilité de l'entreprise. Le gouvernement a cherché à éviter une nomination qui pourrait aggraver cette instabilité.

Une source gouvernementale a indiqué que nommer un entrepreneur comme Escribano était une solution rapide et efficace. Cela a permis d'apaiser les marchés, qui ont réagi favorablement à sa nomination, mais la situation reste délicate.

La stratégie d'acquisition

Indra a récemment acquis Hispasat pour 725 millions, un prix controversé. Bien qu'Escribano défende cette opération comme un moyen de renforcer la position d'Indra en Europe, les marchés ont réagi négativement. Ils ont perçu cette acquisition comme un risque supplémentaire.

Le gouvernement a joué un rôle clé dans cette transaction, influençant les prix de manière à favoriser le vendeur. Cela a soulevé des critiques sur la transparence et la logique commerciale de cette acquisition. Les marchés semblent apprécier la présence d'un entrepreneur, mais ils punissent les décisions perçues comme politiquement motivées.

Conclusion

En résumé, la situation d'Ángel Escribano à la tête d'Indra illustre les tensions entre politique et entrepreneuriat. Bien qu'il soit un acteur clé dans l'entreprise, son rôle est compliqué par l'intervention du gouvernement. Les enjeux financiers et politiques se chevauchent, et les investisseurs restent vigilants face à cette dynamique.

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