
Les Espagnols en colère continuent d'exiger des réponses un an après les inondations dévastatrices qui ont frappé Valence. Plus de 230 personnes ont perdu la vie dans l'est de l'Espagne à cause des inondations du 29 octobre 2024. Ce jour-là, Toñi García a perdu son mari, Miguel, et sa fille Sara, alors qu'ils tentaient de se mettre à l'abri.
Les inondations soudaines ont submergé leur maison à Benetússer. Miguel et Sara se sont retrouvés piégés dans leur voiture. « Ils étaient ensemble, se tenant l'un l'autre », se souvient Toñi, les larmes aux yeux. Cette tragédie a marqué les esprits dans toute la région.
Un an après cette catastrophe, Valence est toujours en deuil. Un service commémoratif d'État aura lieu dans le complexe de la Ville des Arts et des Sciences, avec la présence attendue du roi Felipe VI et du Premier ministre Pedro Sánchez. Même ceux qui n'ont pas subi de pertes personnelles ressentent encore l'impact de cette tragédie.
Jennifer Arango Bonilla et sa famille ont observé les inondations depuis leur appartement. Son fils Emmanuel, neuf ans, souffre de traumatismes persistants. « Il a peur chaque fois qu'il pleut », explique Jennifer. Ce phénomène touche de nombreux enfants des zones les plus touchées, avec des craintes persistantes et des troubles du sommeil.
Paiporta, l'une des villes les plus touchées, a perdu 56 habitants. Les débris et les bâtiments en ruine témoignent encore des ravages. Le maire, Vicent Ciscar, estime que la reconstruction pourrait prendre plusieurs années. Cependant, il voit une opportunité pour la ville de devenir « plus résiliente » face aux futurs événements climatiques.
Des mesures préventives sont mises en place, comme des capteurs pour mesurer la profondeur de l'eau. « Nous transmettons des messages aux habitants sur ce qu'ils doivent faire en cas d'inondation », déclare Ciscar. Ces initiatives visent à éviter une répétition de cette catastrophe.
La colère des citoyens face à la gestion des inondations persiste. L'utilisation tardive d'une alerte d'urgence par le gouvernement régional a été particulièrement critiquée. L'alerte n'a été envoyée qu'après 20h00, alors que les inondations avaient déjà causé de nombreux dégâts.
Des manifestations ont eu lieu à Valence, où des milliers de personnes réclament la démission du président régional Carlos Mazón. « Nos mains sont pleines de boue, les vôtres de sang », pouvait-on lire sur une banderole lors d'une récente manifestation. Les citoyens demandent des comptes pour les 229 morts.
Une enquête judiciaire est en cours concernant d'éventuelles négligences. Le juge a souligné l'utilisation « notablement tardive » de l'alerte téléphonique. Bien que Mazón bénéficie d'une immunité, les semaines à venir pourraient être délicates pour lui. Il doit répondre devant une commission parlementaire espagnole le 17 novembre.
Alors que les conséquences de cette tragédie se poursuivent, les habitants de Valence savent que de futurs événements climatiques pourraient frapper à nouveau. « Nous devons préparer nos enfants à gérer ce problème », déclare Rodrigo Hernández de Save the Children. La vigilance est essentielle pour éviter de nouvelles pertes.
Les inondations de Valence ont laissé une empreinte indélébile sur la région. Les familles endeuillées cherchent des réponses, tandis que la colère et la frustration persistent. La reconstruction avance, mais la mémoire de cette tragédie reste vive. Les leçons tirées de cet événement tragique doivent guider les actions futures pour protéger la communauté.