L'investissement en Espagne a récemment montré des signes de reprise, mais cette dynamique est principalement attribuée au secteur public. En effet, les données de Funcas révèlent que l'investissement public a augmenté de 31 % depuis 2019, tandis que l'investissement privé a chuté de 9 %. Cette situation est préoccupante car elle indique une dépendance accrue du pays envers le secteur public.
La tendance observée en Espagne est similaire à celle de l'ensemble de l'UE, mais plus marquée. En moyenne, l'investissement public dans les États membres a crû de seulement 6 %, tandis que l'investissement privé a reculé de 4 %. Ce déséquilibre est préoccupant, car il souligne une fragilité dans la structure économique espagnole.
À la fin de 2024, le total des investissements en Espagne pourrait dépasser les 300.000 millions d'euros, atteignant ainsi les niveaux d'avant la pandémie. Bien que l'investissement public ne représente que 10 % de ce total, sa croissance significative a suffi à compenser la baisse du secteur privé. Ce phénomène soulève des questions sur la durabilité de cette reprise.
Le produit intérieur brut (PIB) espagnol a connu une croissance solide au cours des six dernières années. Cependant, cette croissance est tirée par la consommation publique plutôt que par l'investissement, qui est crucial pour l'avenir économique du pays. Le Banco de España souligne que l'investissement des entreprises est un moteur essentiel de l'activité économique, influençant la productivité et le développement des entreprises.
En termes de chiffres, l'investissement public a augmenté de 58 % tandis que l'investissement privé n'a progressé que de 13 %. Cette disparité soulève des préoccupations quant à la capacité des entreprises à investir dans des projets d'avenir, malgré un contexte de ventes favorable.
Pourquoi l'investissement privé ne décolle-t-il pas ? Deux raisons principales sont avancées par Raymond Torres de Funcas. Premièrement, les fonds européens ont été alloués à des projets déjà en cours, plutôt qu'à de nouvelles initiatives. Deuxièmement, les entreprises se concentrent davantage sur le désendettement que sur le lancement de nouveaux projets.
Le gouverneur de la Banque d'Espagne, José Luis Escrivá, a également noté une baisse du crédit accordé aux PME au cours de l'année écoulée. Cette situation pourrait être due à un resserrement des conditions de crédit ou à un manque de demandes de la part des entreprises. De plus, la hausse des taux d'intérêt a rendu le crédit plus coûteux, ce qui pourrait dissuader les entreprises de s'endetter davantage.
En résumé, bien que l'investissement public ait permis à l'Espagne de retrouver des niveaux d'avant la pandémie, l'investissement privé reste en berne. Les entreprises semblent hésitantes, freinées par des incertitudes économiques et des coûts croissants. Pour assurer une croissance durable, il est essentiel que l'Espagne stimule l'investissement privé et encourage les entreprises à innover et à se développer.