En avril 2003, des reporters couvrant l'invasion américaine de l'Irak ont découvert un camp de paramilitaires à Nassiriya. Ce camp, dévasté par les bombardements, abritait un personnage clé de la propagande de guerre, Ahmed Chalabi. Vêtu d'un costume élégant, il contrastait avec la désolation environnante, symbolisant ses ambitions politiques pour un "nouveau Irak".
Chalabi, fondateur du Congrès National Irakien en 1992, est devenu le visage des accusations selon lesquelles le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Ces allégations ont servi de justification à l'attaque menée par le président George Bush. Plus tard, il a été révélé que Chalabi avait manipulé des journalistes américains pour diffuser de fausses informations.
Malgré ses déclarations publiques en faveur de la normalisation des relations entre l'Irak et Israël, les liens entre Chalabi et les services secrets israéliens n'ont jamais été confirmés. Cependant, le soutien d'Israël à l'invasion était clair, même en sachant que les WMD n'existaient pas.
L'invasion illégale de l'Irak, soutenue par le gouvernement espagnol de José María Aznar, a marqué le début d'une instabilité croissante au Moyen-Orient. Cette instabilité a culminé avec l'essor de l'État islamique entre 2013 et 2019, dont les effets perdurent encore aujourd'hui. À l'époque, Condoleezza Rice parlait d'un "nouveau Moyen-Orient", une vision déjà soutenue par Ariel Sharon en 1982.
La guerre en Irak a non seulement favorisé l'extrémisme, mais a également permis à l'Iran d'accroître son influence en Irak. Cette dynamique a été renforcée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, lorsque ce dernier a échoué à vaincre les milices libanaises. Ainsi, la guerre a modifié le paysage géopolitique de la région.
Actuellement, le président turc Recep Tayyip Erdogan considère le premier ministre israélien comme une menace majeure pour la sécurité régionale. Des alliés locaux accusent Israël de tenter de contrecarrer la puissance croissante de la Turquie. Selon le politologue Muhammad Abu Ruman, l'ambition de Netanyahu de faire d'Israël le "pouvoir hégémonique" dans la région repose sur une analyse erronée.
De plus, le Moyen-Orient fait face à de nouveaux défis, similaires à ceux rencontrés lors de l'invasion de l'Irak. Les répercussions de l'agression américaine et israélienne renforcent les appels en Iran pour abandonner le Traité de Non-Prolifération Nucléaire.
Un porte-parole des Houthis yéménites a déclaré que la "trêve" avec Washington était désormais annulée, menaçant de cibler tous les navires américains. Cette déclaration souligne la tension croissante dans la région. Les Houthis ont averti que toute agression américaine ne resterait pas sans réponse, intensifiant les inquiétudes quant à une escalade des conflits.
Karim Emile Bitar, expert en affaires du Moyen-Orient, a affirmé que les actions d'Israël à Gaza et la guerre contre l'Iran représentent le dernier clou dans le cercueil du droit international. Il prédit un passage vers une "loi de la jungle", où les règles précédentes ne s'appliquent plus.
Les événements récents au Moyen-Orient montrent que les tensions héritées de l'invasion de l'Irak perdurent. La dynamique entre Israël, l'Iran et d'autres acteurs régionaux continue d'évoluer, posant des défis majeurs pour la stabilité future de la région. Les conséquences de ces conflits sont profondes et pourraient redéfinir les relations internationales pour les années à venir.