Abbas Milani, expert en études iraniennes à l'Université de Stanford, a écrit une biographie détaillée sur le dernier monarque de la nation perse, le Shah. Son ouvrage, intitulé El sha, explore la trajectoire d'un dictateur dont le renversement a conduit à une révolution, dominée par les islamistes dirigés par l'ayatollah Khomeiny.
Dans son livre publié en 2011, Milani souligne que "la paradoxe de la chute du Shah est que presque tous ceux qui défendaient la modernité ont formé une alliance contre lui". Cela a entraîné la montée d'un régime théocratique. Milani, né à Téhéran en 1949, a été emprisonné par le régime autocratique et a dû fuir le pays en 1986.
Il est l'auteur de près de vingt livres et de plus de 200 essais sur l'Iran. Son analyse de la situation actuelle en Iran est particulièrement pertinente dans le contexte des tensions régionales.
Concernant la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran, Milani la considère comme inutile pour l'Iran. Selon lui, la majorité des Iraniens n'auraient pas soutenu cette guerre. Il affirme que la décision de Khamenei de considérer la destruction d'Israël comme une priorité stratégique est déconnectée de l'opinion publique en Iran.
Milani note que bien qu'Israël ait attaqué l'Iran à un moment de faiblesse, le régime iranien, qui prétend lutter contre Israël, était totalement désemparé face à cette offensive. Malgré les déclarations du régime sur une victoire, il est évident que ce sont eux qui ont le plus perdu.
Après l'offensive israélienne, des voix se sont élevées en Iran pour réclamer le développement d'une bombe nucléaire. Milani pense que ces déclarations ne sont pour l'instant que des menaces rhétoriques. Il estime que Khamenei s'oppose toujours à la construction d'armes nucléaires, mais utilise cette menace comme un moyen de dissuasion.
Il souligne que le régime a étudié la possibilité de construire une arme atomique et de développer des missiles capables de la transporter. Bien qu'ils prétendent ne pas vouloir l'utiliser, leur volonté de construire une telle arme est évidente.
Milani est convaincu que le régime des ayatollahs finira par tomber, mais il insiste sur le fait que ce changement doit venir de l'intérieur, par le désir du peuple iranien. Selon lui, le futur de l'Iran doit être décidé par les Iraniens eux-mêmes, et non par des puissances étrangères.
Il évoque également le besoin d'un changement démocratique durable, qui ne peut être imposé par des interventions extérieures. Les Iraniens ont montré un désir persistant d'avoir un Iran démocratique, et c'est ce désir qui doit guider l'avenir du pays.
En résumé, Abbas Milani offre une perspective critique sur l'évolution de l'Iran et ses relations avec Israël. Ses réflexions sur la guerre, les ambitions nucléaires et le changement politique soulignent l'importance d'une approche interne pour un avenir pacifique en Iran. Les défis restent énormes, mais l'espoir d'une transition démocratique persiste.