
Des experts de l'ONU ont lancé un appel urgent à l'Iran pour éviter l'exécution de Zahra Tabari, une ingénieure en électricité et militante des droits des femmes de 67 ans. Son procès, qui a duré moins de 10 minutes, a suscité l'indignation des droits humains.
Arrêtée en avril, Mme Tabari est accusée de collaboration avec un groupe d'opposition interdit, le Mouvement des Moudjahidines du peuple d'Iran (PMOI). En octobre, un tribunal révolutionnaire à Rasht l'a condamnée pour "rébellion armée", sur la base de preuves jugées insuffisantes et peu fiables.
Les experts de l'ONU ont souligné que le verdict reposait sur des éléments tels qu'un morceau de tissu avec les mots "Femme, Résistance, Liberté" et un message audio non publié. Ils ont noté que les autorités iraniennes n'ont pas encore commenté cette affaire, qui met en lumière des violations graves des droits humains.
La procédure a été entachée de violations graves, comme l'absence d'un mandat judiciaire lors de son arrestation et un interrogatoire prolongé en détention solitaire. De plus, elle n'a pas eu accès à un avocat de son choix, ce qui soulève des questions sur l'équité de son procès.
Les experts affirment que condamner Mme Tabari à mort serait une exécution arbitraire. Ils rappellent que la peine capitale ne devrait être appliquée qu'aux crimes les plus graves, comme le meurtre intentionnel. La criminalisation de l'activisme féminin pour l'égalité des sexes constitue une forme grave de discrimination de genre.
Plus de 400 femmes éminentes, dont plusieurs lauréates du prix Nobel, ont également signé un appel pour sa libération immédiate. Elles soulignent que l'Iran est le pays avec le plus grand nombre d'exécutions de femmes par habitant, ce qui témoigne d'une répression alarmante.
Selon Iran Human Rights (IHR), au moins 1 426 personnes, dont 41 femmes, ont été exécutées en Iran au cours des 11 premiers mois de 2025. Ce chiffre représente une augmentation de 70 % par rapport à la même période l'année précédente. Près de la moitié des condamnés l'ont été pour des infractions liées aux drogues.
Les experts de l'ONU continuent de dénoncer l'ampleur des exécutions en Iran, qui semblent s'intensifier dans le contexte de tensions politiques, notamment liées au conflit avec Israël. L'affaire de Zahra Tabari illustre les dangers auxquels sont confrontées les militantes des droits des femmes en Iran.
Le cas de Zahra Tabari est un exemple frappant des violations des droits humains en Iran. Les appels à la clémence se multiplient, mais la situation reste préoccupante. La communauté internationale doit agir pour protéger les droits fondamentaux et mettre fin à la répression des voix qui luttent pour l'égalité et la justice.