La commémoration d'Achoura revêt une grande importance pour la communauté chiite. Lors d'un discours, Muhammad Abd al-Salam Nasralah a évoqué le sacrifice de Hussein, le petit-fils de Mohamed. Ce moment a été marqué par la présence d'images de leaders chiites disparus, dont Hasan Nasralah et Hashem Safieddine.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées dans un espace recouvert de pétales de fleurs, témoignant de l'impact de ces figures sur la communauté. Le discours a également souligné la nécessité de se souvenir des sacrifices historiques, renforçant le lien entre le présent et le passé.
Les récents événements ont été marqués par des attaques israéliennes qui ont coûté la vie à plusieurs membres de la communauté. Muhammad Abd al-Salam a été tué par un drone israélien alors qu'il s'occupait de ses abeilles. Sa fille, Hadiya, a également perdu son père lors d'une attaque similaire.
Ces attaques ont suscité une forte réaction parmi les habitants de la région. Hadiya a exprimé son désespoir face à la situation, soulignant la violence persistante malgré le cessez-le-feu en place. La communauté se sent de plus en plus vulnérable, exposée aux frappes aériennes israéliennes.
Le climat d'insécurité a créé une tension palpable au Liban. Les bombardements israéliens ont causé la mort d'au moins 176 personnes, mélangeant civils et militants. Cette violence a exacerbé les craintes d'une nouvelle escalade de conflits dans la région.
Les autorités libanaises tentent de maintenir le pays à l'écart des affrontements. Toutefois, la présence de Hizbollah et son implication dans le conflit iranien-israélien restent des sujets de préoccupation. Les experts estiment que la formation armée libanaise pourrait rester en dehors de cette guerre pour des raisons stratégiques.
Malgré les défis, des initiatives locales émergent. Le café d'Abbas Youmaa, par exemple, a été transformé en un espace de refuge. Il a peint son établissement en bleu, imitant une base de casques bleus pour protéger son espace des drones israéliens. Cette créativité témoigne d'une volonté de survie face à l'adversité.
Dans le village de Maifadoun, des activistes ont décoré les murs avec des messages d'espoir. Ces actions sont rares dans une région où la présence de drones israéliens est constante. La communauté cherche des moyens d'expression artistique pour contrer la violence ambiante.
Les sentiments envers l'Iran et Israël sont complexes. De nombreux Libanais, y compris des chiites, ressentent une déception envers l'Iran pour son manque de soutien. Yalal Nasser, un restaurateur, souligne que les Libanais ont longtemps souffert des conflits sans voir l'Iran à leurs côtés.
Cette perception est partagée par de nombreux membres de la communauté, qui voient l'ennemi traditionnel en Israël. Les Libanais cherchent à s'éloigner des influences extérieures qui ont contribué à leur souffrance, tout en espérant un avenir plus pacifique.
Le Liban traverse une période de turbulence et d'incertitude. Les attaques israéliennes et les tensions avec l'Iran mettent à l'épreuve la résilience de la population. Alors que la communauté chiite commémore ses martyrs, elle aspire à la paix et à la sécurité. Les voix de ceux qui cherchent à bâtir un avenir meilleur se font entendre, malgré les défis persistants.