Ce samedi, l'Iran et les États-Unis engageront des conversations indirectes à Oman, comme l'a annoncé le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi. Cela ouvre la voie à de nouvelles négociations concernant le programme nucléaire de Téhéran. Dans un tweet, Araghchi a déclaré : "C'est à la fois une opportunité et un test." Il a ajouté que "la balle est dans le camp des États-Unis".
Les deux pays ont montré des signes de vouloir reprendre les discussions sur le programme nucléaire, mais des différences majeures subsistent concernant le format et les conditions. Le président américain, Donald Trump, a insisté sur le fait que ces échanges sont des conversations directes. Il a déclaré : "Nous avons des conversations directes avec l'Iran, elles ont déjà commencé."
Trump a également mentionné une réunion importante prévue pour samedi. Cependant, les menaces réciproques lancées ces dernières semaines soulignent la difficulté de parvenir à un nouvel accord. Les États-Unis ont renforcé leur présence militaire à Diego Garcia, tandis que l'Iran envisage une réaction rapide à toute agression.
Trump a averti qu'un échec des négociations serait préjudiciable pour l'Iran, déclarant qu'il "regretterait" de dire que "l'Iran sera en danger". En mars, il avait menacé de bombardements si aucun accord n'était atteint, promettant des actions "comme jamais auparavant".
Cette escalade des tensions montre à quel point le chemin vers un accord est semé d'embûches. Les déclarations de Trump après sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, soulignent l'importance de ces négociations directes.
La presse iranienne a perçu la rencontre à Oman comme un succès diplomatique, mais a critiqué l'affirmation de Trump concernant la nature des conversations. L'agence Nournews a qualifié ses propos d'opération psychologique visant à influencer l'opinion publique.
De son côté, l'agence Tasnim a rapporté qu'Araghchi, ancien membre de l'équipe de négociations nucléaires, dirigera la délégation iranienne. Washington sera représenté par l'envoyé spécial, Steve Witkoff. Oman a déjà joué un rôle d'intermédiaire dans les discussions entre Washington et Téhéran.
Selon Axios, Trump a donné un ultimatum à l'Iran pour parvenir à un accord sur son programme nucléaire dans un délai de deux mois. Il a menacé d'une action militaire si les objectifs de Washington n'étaient pas atteints. Le porte-parole des Affaires étrangères iranien a qualifié la proposition de l'Iran pour des conversations indirectes de "généreuse et intelligente".
Il a tenté de minimiser l'importance de la rencontre, affirmant qu'il n'y a aucune complexité concernant le programme nucléaire iranien, qu'il considère comme "pacifique".
Il y a dix ans, Téhéran avait conclu un accord avec six pays (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France et Royaume-Uni) pour limiter son programme nucléaire à des fins civiles en échange d'un allègement des sanctions. Cependant, Trump s'est retiré unilatéralement de cet accord en 2018, le qualifiant de "pire pacte de l'histoire".
Depuis lors, l'Iran a intensifié son programme nucléaire, comme l'indiquent plusieurs rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans sa dernière enquête, l'AIEA a signalé que Téhéran stocke près de 275 kilos d'uranium enrichi à 60%, suffisant pour produire jusqu'à six bombes en quelques jours.
Les négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis représentent un moment crucial dans les relations entre les deux pays. Les enjeux sont élevés, et l'issue de ces discussions pourrait avoir des répercussions majeures sur la situation géopolitique dans la région. Les prochains jours seront décisifs pour l'avenir du programme nucléaire iranien.