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« Nous sommes épuisés » : Comment les Iraniens vivent après le fragile cessez-le-feu

Publié le : 24 juin 2025

Les sentiments des Iraniens après le cessez-le-feu fragile

Les Iraniens se sentent épuisés après les récents événements. Sirous, un Iranien dont le nom a été changé pour des raisons de sécurité, déclare : « Les gens ordinaires ont le plus souffert. » Depuis Téhéran, il évoque un conflit qu'il considère comme orchestré par des forces extérieures. Selon lui, les attaques ont laissé les Iraniens à la merci des conséquences.

Après douze jours de frappes entre l'Iran et Israël, un cessez-le-feu a été annoncé. Le ministre de la Santé iranien a rapporté que 606 personnes avaient été tuées, mais des groupes indépendants estiment que ce chiffre est bien plus élevé. Cette guerre a suscité chez les Iraniens un mélange de peur et d'espoir, certains craignant pour leur sécurité et d'autres espérant un changement politique réel.

Les craintes des Iraniens

Minoo, un autre témoin, exprime ses inquiétudes concernant l'impact de la guerre sur le peuple iranien. Elle dit : « Ce qui me terrifie vraiment, c'est la dévastation de la guerre, combinée aux sanctions et à une économie à l'arrêt. » Elle souligne que le peuple iranien a déjà payé le prix fort, tant financièrement qu'en vies humaines.

Elle ajoute : « Nous, le peuple iranien, sommes épuisés. Nous ne voulons pas de guerre, ni de sanctions, ni même de cessez-le-feu. Nous voulons juste vivre en paix. » Minoo met également en garde contre les conséquences d'un régime affaibli, craignant des exécutions et de la torture accrues.

La répression et ses conséquences

Les autorités iraniennes ont longtemps réprimé toute dissidence, une répression qui s'est intensifiée après les manifestations de 2022. Selon le chef des droits de l'homme de l'ONU, au moins 901 personnes ont été exécutées en Iran l'année dernière. Les journalistes de la BBC ne peuvent pas rapporter les événements de l'intérieur en raison des restrictions gouvernementales.

Mehdi, un autre Iranien, partage ses préoccupations quant à la manière dont le régime va gérer les coûts de la guerre. Il affirme que le gouvernement privilégiera la reconstruction de ses capacités militaires plutôt que d'investir dans les infrastructures publiques. « Ils savent comment exploiter les morts pour faire taire la dissidence », ajoute-t-il.

Le cessez-le-feu et la méfiance générale

Le cessez-le-feu, annoncé par Donald Trump, est entré en vigueur mardi matin, mais les tensions demeurent. Des explosions ont été entendues dans la province de Mazandaran. Sara, qui a également choisi de ne pas utiliser son vrai nom, ressent une anxiété face à la situation. « Je n'ai pas cru au cessez-le-feu, ce n'est pas dans leur nature », explique-t-elle.

Arman, un autre interlocuteur, se montre sceptique quant à la viabilité du cessez-le-feu. Il déclare : « Ce cessez-le-feu va définitivement s'effondrer. » Kian, aussi sous pseudonyme, ajoute qu'il ne pense pas que cette trêve durera, affirmant que le conflit se terminera avec la chute du régime.

Conclusion

Alors que le cessez-le-feu reste précaire, les Iraniens vivent dans l'incertitude. Les craintes d'une intensification du conflit et d'une répression accrue pèsent lourdement sur leurs esprits. Les appels à la paix se heurtent à la réalité d'un régime qui semble plus déterminé que jamais à maintenir son pouvoir, laissant le peuple iranien dans un état de désespoir.

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