En Charente-Maritime, la construction de bassines le long de la rivière Boutonne a suscité de vives tensions. Le Conseil d'État a récemment débouté plusieurs associations environnementales qui s'opposaient à ce projet. Cette décision marque un tournant après huit années de procédures juridiques.
Le projet, soutenu par le Syres 17, vise à créer 21 nouvelles réserves d'eau pour l'irrigation des cultures. Françoise de Roffignac, présidente du Syres 17, se réjouit de cette décision qui lui permet de poursuivre le travail sur ces installations. Selon elle, toutes les cartes sont désormais en main pour avancer sereinement.
Le dossier de ce projet a été validé par l'État en 2018. Il prévoit le stockage de plus de 5 millions de m³ d'eau. Françoise de Roffignac a précisé qu'il n'y aura pas de modifications apportées au projet initial. L’objectif principal est de construire l'intégralité des réserves sans remettre en question les décisions prises.
Actuellement, aucun calendrier n'est établi pour le début des travaux. L'élue a indiqué que l'enjeu est de déterminer l'ordre de construction des réserves. Cela permettra de planifier efficacement les étapes de ce projet ambitieux.
Les coûts de construction et de maintenance des bassines ont considérablement augmenté. En Vendée et dans les Deux-Sèvres, les irrigants investissent également dans la sécurité de leurs réserves. Cela inclut des double clôtures, des caméras de surveillance et du gardiennage. Ces dépenses soulèvent des questions sur la rentabilité de ces ouvrages pour les agriculteurs.
Françoise de Roffignac a souligné l'importance de prendre en compte ces éléments. Elle a également affirmé que les projets réalisés légalement ne devraient pas être détruits, appelant à la confiance entre les parties prenantes.
Le collectif Bassines Non Merci a exprimé son indignation face à ce projet. Ils dénoncent un « scandale » et mettent en garde contre le remplissage des bassines qui pourrait assécher les rivières, menaçant ainsi la vie piscicole. Moins de 70 exploitations agricoles sur la Boutonne auront accès à ces réserves sans réelles contreparties.
Le Syres 17 appliquera un « mix de solutions » imposé par l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Cela inclut la gestion publique des ouvrages, des changements de pratiques agricoles, ainsi que des initiatives de renaturation des cours d'eau. Françoise de Roffignac défend un modèle viable pour les irrigants, garantissant des productions à forte valeur ajoutée.
Le projet de construction de bassines en Charente-Maritime soulève des enjeux complexes. Entre les besoins des agriculteurs et les préoccupations environnementales, le dialogue reste essentiel. La décision du Conseil d'État marque une étape clé, mais les défis à venir nécessiteront une attention particulière de toutes les parties impliquées.