La démolition du complexe touristique et résidentiel de l'Île de Valdecañas, situé à Caceres, semble désormais inévitable. Le Tribunal Constitutionnel a pris une décision unanime, rejetant le recours de la Junta d'Extrémadure contre la décision du Tribunal Suprême qui a ordonné la démolition de ce complexe de 134,5 hectares.
Ce complexe, dont la construction a été approuvée en 2007, était classé comme Zone de Protection Spéciale des Oiseaux (ZEPA). Malgré cela, la Junta a accordé les autorisations nécessaires pour sa construction, soulevant des questions sur la légalité de ce projet.
Le Plénum du Tribunal Constitutionnel a pris cette décision après avoir suspendu temporairement la démolition en juin 2023. Un intense débat interne a eu lieu, et la décision a été prise par six voix contre cinq, car il y avait des préoccupations quant aux risques liés à la démolition de la première phase du projet.
Le coût total de la démolition est estimé à 144,9 millions d'euros, incluant les travaux et les indemnités. Le Tribunal Suprême a confirmé les résolutions du Tribunal Supérieur de Justice d'Extrémadure, qui a suspendu la construction de la deuxième phase tout en maintenant la première phase en fonctionnement.
Les propriétaires des logements sur l'Île de Valdecañas ont exprimé leur respect pour la décision du Tribunal Constitutionnel, tout en indiquant qu'ils pourraient envisager de nouvelles actions judiciaires. Ils soulignent que la Loi 2/2023, adoptée par l'Assemblée d'Extrémadure, a légalisé les constructions existantes.
Ils affirment avoir agi de bonne foi et insistent sur leur intention de défendre la pérennité du complexe. Selon une enquête de Metroscopia, une majorité de la population d'Extrémadure considère la situation comme injuste et soutient les efforts juridiques des propriétaires.
De leur côté, Ecologistes en Action ont déclaré qu'il n'y avait plus d'excuses pour retarder la démolition du complexe. Après la décision du Tribunal Constitutionnel, ils ont appelé la Junta à respecter la légalité et à démolir un projet qu'ils jugent illégal depuis sa première sentence en 2011.
Dans un communiqué, ils ont dénoncé l'insoumission de l'administration face aux décisions judiciaires, critiquant les tentatives de modifier des lois pour soutenir un projet qu'ils considèrent comme illégal.
La situation autour de l'Île de Valdecañas soulève des enjeux importants pour l'économie et l'environnement d'Extrémadure. Les décisions judiciaires récentes mettent en lumière les tensions entre développement économique et protection de l'environnement. Les propriétaires et les écologistes continuent de s'opposer, chacun défendant sa vision pour l'avenir de cette région.