Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé la démilitarisation complète d'une grande partie du sud de la Syrie. Cette déclaration pourrait intensifier le conflit entre Israël et le nouveau leadership syrien, suite à la chute du président Bachar al-Assad.
Lors d'un discours aux cadets militaires israéliens, Netanyahu a affirmé qu'Israël ne permettrait pas aux forces de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ni à l'armée syrienne nouvellement formée d'entrer dans la région au sud de Damas. Il a ajouté : "Nous demandons la démilitarisation complète des provinces de Quneitra, Deraa et Suweida."
Netanyahu a également mentionné que les forces israéliennes resteraient indéfiniment dans le territoire syrien qu'elles ont occupé depuis la chute d'Assad en décembre. Ce changement de stratégie israélienne souligne la perception d'un danger potentiel provenant des nouvelles autorités syriennes, qui ont des liens avec le jihadisme.
Le président intérimaire syrien, Ahmed al-Sharaa, a tenté de rassurer Israël en affirmant qu'il ne souhaitait pas de conflit. Il a exprimé sa volonté de respecter l'accord de désengagement entre les deux pays, conclu après la guerre de 1973. De plus, il a promis de ne pas permettre à la Syrie d'être utilisée comme base pour des attaques contre Israël.
Malgré ces assurances, Sharaa a également appelé Israël à se retirer de la zone tampon qu'il a occupée. Ce geste vise à affirmer la souveraineté de la Syrie sur son territoire fracturé, mais Netanyahu semble ne pas faire confiance à ces promesses.
Le nouveau leadership syrien considère qu'il est vital de libérer le pays de l'influence des puissances étrangères qui ont tenté de s'imposer durant la guerre civile. Certains acteurs, comme l'Iran et la Russie, voient leur influence diminuer. Parallèlement, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, pourraient également se désengager davantage de la Syrie.
La Turquie, quant à elle, a accru son influence, notamment en soutenant HTS dans sa campagne contre Assad. Le rôle que la Turquie choisira de jouer pourrait être déterminant pour l'avenir de la Syrie post-Assad.
Israël représente un défi immédiat pour l'indépendance du nouveau leadership syrien. Les troupes israéliennes continuent d'infringer le territoire syrien, effectuant de nombreuses frappes sur des cibles liées aux restes de l'arsenal militaire d'Assad. Cela contredit la vision d'un État souverain et unifié que Sharaa tente de promouvoir auprès des Syriens.
La décision de Netanyahu d'interdire aux forces syriennes d'opérer librement pourrait être un obstacle difficile à surmonter pour le nouvel ordre à Damas, malgré l'image non-confrontationnelle qu'il souhaite maintenir.
Les tensions entre Israël et la Syrie pourraient s'intensifier à la suite des exigences de Netanyahu. Alors que le nouveau leadership syrien tente de naviguer dans un paysage complexe, les défis posés par Israël pourraient entraver ses efforts pour rétablir la souveraineté et la stabilité du pays. La situation demeure fragile et nécessite une attention continue.