La situation en Jénine est alarmante, avec des démolitions de maisons de réfugiés palestiniens qui s'intensifient. Jumaa Zawayda, un homme de 66 ans, a vécu des moments de peur et d'incertitude alors que les forces israéliennes entraient dans son camp de réfugiés. Son histoire illustre les conséquences dévastatrices de cette escalade.
Lorsque les forces israéliennes ont pénétré le camp de réfugiés de Jénine, Jumaa a décidé de rester chez lui pour protéger sa maison. Malgré le départ de sa famille, il voulait empêcher des dommages à sa propriété. Pendant trois jours, il a vécu dans la peur, entouré de bruits de tirs et d'explosions.
Après avoir perdu l'accès à l'eau et à l'électricité, il a finalement dû quitter son domicile. Trois mois plus tard, il se tient sur une colline, regardant le camp fantôme, incertain de l'état de sa maison. Les explosions continuent de résonner autour de lui.
Les opérations israéliennes visent principalement des groupes armés dans les camps de réfugiés. Les forces israéliennes ont été accusées de démolir des bâtiments sans préavis, laissant de nombreuses familles dans l'incertitude. Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, au moins 260 bâtiments ont été rasés.
Jumaa a réussi à récupérer son chien et sa carte de réfugié, mais beaucoup d'autres sont dans une situation désespérée. La campagne israélienne a provoqué le plus grand déplacement de Palestiniens depuis des décennies, selon des responsables de l'ONU.
Le ministre de la Défense israélien a qualifié les camps de "nids de terreur", justifiant les démolitions comme nécessaires pour la sécurité. Les forces israéliennes affirment que les groupes armés utilisent la population civile comme boucliers humains.
En mai, Israël a annoncé des démolitions supplémentaires dans les camps de Tulkarem et Nur Shams, offrant aux résidents une fenêtre limitée pour récupérer leurs biens. Cependant, l'accès aux camps est presque entièrement bloqué, rendant la situation encore plus préoccupante.
Jumaa, après avoir été autorisé à visiter son domicile, a découvert que sa maison figurait sur une liste de démolitions. Malgré cela, il reste déterminé à retourner chez lui. "Je ne partirai pas du camp", déclare-t-il, affirmant qu'il est prêt à vivre dans une tente si nécessaire.
La dévastation de son foyer représente pour lui une douleur profonde, exacerbée par l'histoire de son peuple. "N'est-il pas suffisant que ma famille ait été déplacée en 1948 ?", s'interroge-t-il.
La situation à Jénine est un reflet tragique des tensions persistantes entre Israël et les Palestiniens. Les histoires comme celle de Jumaa mettent en lumière les souffrances humaines derrière les conflits politiques. Alors que les démolitions continuent, l'espoir de retour à une vie normale semble de plus en plus lointain pour de nombreux Palestiniens.