
À quelques jours des élections, une phrase retentit au Club de Golf Los Leones : "Jara est dans le parti erroné". Ce commentaire vise Jeannette Jara, candidate à la Présidence pour la coalition de gauche. Membre du Parti Communiste, elle tente de se distancier de cette étiquette durant sa campagne.
Jeannette Jara, âgée de 51 ans, a déclaré : "Quand la réalité ne nous fait pas de bien, il faut travailler dur pour la changer". Ancienne ministre du Travail sous Gabriel Boric, elle se présente avec un lourd héritage : son parti et le gouvernement. C'est une première depuis 1990 que le PC propose un candidat à la Présidence.
Jara bénéficie du soutien de la Democracia Cristiana, qui a historiquement été associée à la Concertación. Ce soutien est crucial pour sa campagne, car elle doit naviguer dans un climat politique tendu. Le gouvernement de Boric, en fin de mandat, subit des critiques, ce qui complique encore plus sa position.
Née à Santiago, Jara est la plus âgée de cinq enfants, issue d'une famille modeste. Elle a déclaré : "Je sais ce que c'est que de se lever tôt pour travailler". Son parcours personnel est marqué par des épreuves, notamment le suicide de son mari à 21 ans. Cette expérience l'a profondément marquée et a façonné sa vision de la vie.
Elle a également évoqué le deuil lié à cette perte, affirmant que "un décès par suicide génère un deuil presque éternel". Malgré ces défis, elle a réussi à construire une vie stable, se remariant et ayant un enfant, tout en poursuivant sa carrière politique.
En tant que ministre du Travail, Jara a réussi à réduire la durée de travail hebdomadaire de 45 à 40 heures. Ce succès a été le résultat d'une négociation avec les syndicats et les employeurs. Cependant, elle fait face à des critiques sur ses positions concernant des régimes comme ceux de Cuba et du Venezuela.
Sa déclaration concernant Cuba, où elle a dit qu'il y avait un système démocratique différent, a suscité des controverses. Elle a également qualifié le régime vénézuélien d'"autoritaire", ce qui a attiré des critiques de la part de certains membres de sa coalition.
Actuellement, la sécurité citoyenne est une préoccupation majeure au Chili. Les sondages montrent que c'est la principale inquiétude des citoyens. Jara doit donc adapter sa campagne pour répondre à cette demande, sans adopter la main dure proposée par les candidats de droite.
Elle doit trouver un équilibre entre les attentes de la population et ses valeurs politiques. Cela représente un défi important pour sa candidature, surtout dans un contexte où la gauche doit se repositionner sur ces questions.
Jeannette Jara, avec son parcours unique et ses défis, représente un choix audacieux pour la Présidence. Son histoire personnelle et ses réalisations politiques la placent au cœur d'une dynamique électorale complexe. Alors que le Chili se prépare à voter, la question demeure : Jara pourra-t-elle surmonter les obstacles et convaincre les électeurs ?