Les Lions britanniques et irlandais sont arrivés à Perth pour leur tournée en Australie. Les jeux psychologiques ont commencé, comme toujours, avec des échanges verbaux entre les entraîneurs. Joe Schmidt, entraîneur des Wallabies, et David Nucifora, directeur de la performance des Lions, sont déjà en train de s'affronter.
Schmidt a qualifié Sione Tuipulotu et Bundee Aki de "partenariat au centre de l'hémisphère sud" pour le match d'ouverture contre l'Argentine. Bien que cela puisse sembler innocent, il est probable qu'il y ait une intention sous-jacente. Ce sujet est sensible pour certains, notamment Willie John McBride, qui n'apprécie pas la présence de nombreux "étrangers" dans l'équipe.
Nucifora a également lancé une pique avant le départ des Lions pour Perth. Il a évoqué les "jeux d'esprit" qui se produiraient durant la tournée, tout en qualifiant Schmidt de "penseur profond". Ces échanges ajoutent une dimension supplémentaire à cette compétition.
Les jeux psychologiques lors des tournées des Lions ne sont pas nouveaux. Walter Carey, lors de la tournée de 1896 en Afrique du Sud, a rapporté des tactiques psychologiques utilisées pour déstabiliser l'équipe adverse. Il a même mentionné des rumeurs sur un joueur redouté, Jack Orr, qui aurait pu blesser des joueurs.
Ce type de stratégie a perduré au fil des années, avec des exemples récents, comme lors de la tournée de 2021. Le directeur du rugby sud-africain a attaqué les arbitres après la première victoire des Lions, cherchant à influencer les décisions pour les tests suivants.
En 2017, le coach des All Blacks, Steve Hansen, a utilisé des louanges pour mettre la pression sur les Lions. En déclarant que l'équipe était la meilleure qu'il ait vue, il a tenté de créer des attentes élevées. Cependant, il a rapidement changé de ton, critiquant leur style de jeu et remettant en question leurs choix de sélection.
Hansen a aussi tenté de semer le doute en questionnant les capacités de l'entraîneur des Lions. Ces manœuvres ont été vues comme une tentative de déstabiliser l'équipe, mais elles n'ont pas eu l'effet escompté.
En 1997, le verrou sud-africain Mark Andrews a essayé de déstabiliser Martin Johnson, le capitaine des Lions. Ses déclarations sur la pression que Johnson pourrait ressentir ont été vaines, car ce dernier a conduit son équipe à la victoire. Andrews a échoué dans sa tentative de manipulation psychologique.
De même, en 1989, le capitaine australien Nick Farr-Jones a averti les Lions après un match violent. Malgré ses menaces, les Lions ont réussi à remporter la série, prouvant que les jeux d'esprit peuvent parfois se retourner contre ceux qui les initient.
Les jeux d'esprit font partie intégrante des tournées des Lions britanniques et irlandais. Bien que ces tactiques puissent sembler inoffensives, elles ajoutent une couche de complexité à la compétition. Les exemples historiques et contemporains montrent que la psychologie peut influencer le résultat des matchs, mais souvent, la performance sur le terrain reste le facteur décisif.