Dans le monde de l'athlétisme, chaque détail compte, surtout lorsque les plus grands prix sont décidés par des fractions de seconde. Noah Lyles, un des athlètes les plus expressifs, cherchera à défendre son titre mondial du 200 mètres. Sa capacité à déstabiliser ses rivaux pourrait lui apporter des avantages marginaux.
Lors de la compétition du 100 mètres le week-end dernier, Lyles a observé que Oblique Seville de la Jamaïque allait commencer lentement. Il a remarqué que Seville semblait "panique" avant de s'élancer. Cependant, cette tentative de déstabilisation n'a pas eu l'effet escompté, Seville réalisant un meilleur temps personnel et remportant la médaille d'or.
Au contraire, Lyles a pris la troisième place. Jeudi soir, il a montré sa détermination en établissant le meilleur temps de l'année, affirmant qu’après 50 mètres, il savait qu'il ne serait pas rattrapé. Son message était clair : "Ils ne peuvent pas me battre".
Ato Boldon, ancien champion du monde du 200 mètres, partage son expérience des jeux d'esprit. Lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, John Capel a tenté de le déstabiliser. Boldon se souvient que Capel, trop excité, a finalement échoué à la ligne de départ. "Cela peut se retourner contre vous", dit-il.
Boldon souligne que 80 % de la performance lors des grandes compétitions est mentale. Il est essentiel d'être prêt pour le combat, sinon, vous êtes "fini". Lyles a peut-être réalisé que ses commentaires sur Seville lui avaient donné un avantage mental pour la finale.
La salle d'appel, souvent perçue comme intimidante, peut influencer les performances. Stef Reid, médaillée de bronze aux Jeux Paralympiques, décrit cette expérience comme "l'une des plus étranges". Elle a appris à gérer cette pression en affichant une confiance calme, même si cela était simulé.
Reid explique que les athlètes nerveux se trahissent par leurs comportements, tandis qu'une attitude sereine peut être déstabilisante pour les autres. "Les jeux d'esprit n'ont pas besoin d'être bruyants", conclut-elle.
Comprendre ses concurrents est crucial. Steve Cram, ancien champion du monde du 1500 mètres, évoque Daley Thompson, qui excellait dans l'art d'observer. Thompson considérait toute réaction des autres comme un réel signe de faiblesse.
Paula Radcliffe, ancienne championne du monde du marathon, souligne que les jeux d'esprit se manifestent partout, y compris dans la salle d'appel. Le trajet en bus vers le stade à Tokyo ajoute une couche supplémentaire de tension, rendant l'atmosphère encore plus palpable.
Les jeux d'esprit font partie intégrante de l'athlétisme, influençant les performances des athlètes. Que ce soit par des commentaires ou des comportements observés, chaque détail peut avoir un impact. Dans un sport où la pression est omniprésente, savoir gérer son mental est essentiel pour réussir.