Joël Chenal, ancien skieur et entraîneur, fait l'objet d'accusations graves de harcèlement sexuel envers des adolescentes. Une enquête du quotidien Le Monde, publiée le 4 juillet, révèle des témoignages accablants de plusieurs victimes. Ces allégations concernent des faits remontant à plus d'une décennie.
Selon les déclarations d'une victime, elle avait seulement 13 ans lors des faits. Elle raconte : « On discutait de lui avec des copines à qui il avait envoyé des messages hardcore. » Un autre témoignage évoque une demande inappropriée de la part de Chenal, qui aurait demandé à une jeune fille de poser pour lui en petite tenue. Chenal, pour sa part, nie ces accusations.
Une autre victime, âgée de 11 ans à l'époque, relate que Chenal lui a demandé si elle aimait le sexe. Elle se souvient d'une situation où il lui a demandé de basculer sur la caméra, ce qui l'a poussée à quitter la conversation. Ces récits mettent en lumière un mode opératoire inquiétant.
Les investigations indiquent que Chenal a utilisé un même schéma pendant de nombreuses années. En tant que médaillé d'argent aux Jeux olympiques de Turin en 2006, il profitait de son statut pour cibler des adolescentes vulnérables. Il les contactait d'abord sur les réseaux sociaux avant d'envoyer des messages ou des photos à caractère sexuel.
Il aurait également exercé des pressions sur ces jeunes filles pour qu'elles ne parlent pas de ces échanges. Bien que Chenal reconnaisse l'existence de conversations à caractère sexuel, il affirme n'avoir jamais agi de manière déplacée. Actuellement, il est entraîneur au sein d'une structure privée.
A minima, deux enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes suite à des plaintes déposées par des parents. La première remonte à 2009, la seconde à 2015. Toutefois, seule une enquête a abouti à un simple rappel à la loi en 2016. À cette époque, Chenal était entraîneur de l'équipe de France féminine de ski alpin.
Malgré les alertes internes à la Fédération française de ski, il a continué à exercer son métier. Cela soulève des questions sur la gestion des plaintes et la protection des jeunes athlètes.
Écarté des structures fédérales et recalé par l'École de ski français de la Rosière, Joël Chenal a créé sa propre structure d'entraînement privée en 2022. Il continue d'entraîner de jeunes skieuses, affirmant vouloir prouver qu'il a appris de ses erreurs. Il déclare : « Tout le monde a droit à une seconde chance. »
Cependant, ces déclarations suscitent des interrogations sur la responsabilité des entraîneurs et la sécurité des jeunes athlètes dans le milieu du sport.
Les accusations portées contre Joël Chenal mettent en lumière des problématiques graves de harcèlement et de protection des jeunes dans le sport. Les témoignages recueillis soulignent l'importance d'une vigilance accrue et d'une réponse appropriée face à de telles situations. L'avenir de Chenal et son impact sur ses jeunes athlètes restent à suivre de près.