Johannesburg, autrefois considéré comme un pôle criminel, connaît une transformation remarquable. Le Ponte Tower, emblème de cette ville sud-africaine, illustre parfaitement ce changement. Bien qu'il ait été envahi par des gangs dans les années 1980, la situation évolue depuis environ 15 ans, notamment après la Coupe du Monde de la FIFA de 2010.
Le Ponte Tower, construit en 1975, a longtemps été un symbole de déclin. Autrefois le plus haut bâtiment résidentiel d'Afrique, il a vu son noyau central rempli de déchets et a été le théâtre d'activités criminelles. Delight Sithole, guide touristique, témoigne : « Il y avait des corps, des armes et des drogues. L'odeur était insupportable. »
Ce bâtiment a marqué les esprits. Sifiso Zikhali, membre de l'organisation Dlala Nje, partage que les gens avaient peur de s'approcher de ce quartier. Cependant, la perception de Johannesburg commence à changer. La ville, autrefois classée parmi les plus dangereuses, attire à nouveau les habitants.
Depuis la fin des coupures de courant, Johannesburg commence à retrouver son dynamisme. Le Ponte Tower est désormais rempli à environ 75% de sa capacité. Les résidents reviennent, attirés par un environnement en pleine transformation. Cependant, la ville fait face à de nouveaux défis, notamment une crise de l'eau imminente.
Un incendie tragique dans le quartier des affaires a mis en lumière la problématique des bâtiments hijackés. Ces structures, prises d'assaut par des gangs, posent de sérieux problèmes de sécurité et de logement. Malgré ces défis, des initiatives émergent pour revitaliser la ville.
La société Ithemba, signifiant "espoir" en Zulu, joue un rôle clé dans la régénération de Johannesburg. Alan Tait, responsable chez Ithemba, souligne que la demande pour vivre dans le CBD est phénoménale. La société gère actuellement 7 200 propriétés, avec des plans pour doubler ce chiffre dans les deux prochaines années.
Le projet Jewel City, lancé il y a cinq ans, est un exemple de cette renaissance. Malgré un lancement durant la pandémie, les bâtiments se remplissent rapidement. Ce développement fait partie d'une initiative plus large pour redonner vie à des zones jadis négligées.
Des projets tels que JoziMyJozi visent à améliorer la sécurité et l'esthétique de la ville. Bea Swanepoel, PDG de l'organisation, explique que leur objectif est de rétablir l'espoir parmi les résidents. Ils travaillent sur divers fronts, allant de l'éclairage des ponts à la lutte contre l'itinérance.
Avec des événements comme le G20 à venir, Johannesburg espère attirer de nouveaux investissements. La ville aspire à être reconnue parmi les plus grandes métropoles du monde, comme Londres ou New York. Le chemin est encore long, mais l'engagement des citoyens et des organisations donne de l'espoir.
Johannesburg, avec ses défis et ses opportunités, est en pleine transformation. Le Ponte Tower, symbole de cette renaissance, représente l'espoir d'un avenir meilleur. Grâce à des initiatives locales et à la résilience des habitants, la ville pourrait bien devenir un modèle de revitalisation urbaine en Afrique.