Johnny Depp n'est pas Amadeo Modigliani, mais il semble qu'il aimerait le devenir. En effet, sa nouvelle œuvre, Modigliani, trois jours à Montparnasse, est son deuxième film en tant que réalisateur après The Brave (1997). Ce long-métrage arrive après le grand scandale qui a marqué sa carrière.
Depp souligne l'importance de la détermination de Modigliani, le peintre qu'il célèbre dans son film. Ce dernier avait une soif d'expression sans compromis. Il est resté fidèle à ses idées et à ses convictions, ce qui est admirable, selon Depp.
La réalisation de ce film peut être perçue comme une déclaration d'intentions de la part de Depp. Du début à la fin, le film semble être un effort pour dresser un autoportrait de l'artiste, révélant une certaine vanité.
Riccardo Scamarcio incarne Modigliani dans un rôle qui semble avoir été créé pour lui. Son jeu oscille entre le simple et l'extravagant, rappelant des personnages emblématiques de Depp, tels que Jack Sparrow. Cela souligne une certaine connexion entre le réalisateur et son personnage.
Le personnage de Modigliani se bat pour se montrer libre et incorruptible, défiant les jugements des autres. Cela reflète la vision que Depp a de lui-même, comme une âme libre qui refuse de se conformer.
À la fin du film, Modigliani fait face à son passé et à sa propre vie. La société l'y pousse, et dans un moment de désespoir, il se réinvente. Après avoir jeté une sculpture dans la Seine, il reprend ses outils et recommence. Ce moment symbolise un nouveau départ pour Depp lui-même.
Le film se déroule sur une période de 72 heures, où l'artiste lutte entre la reconnaissance de ses contemporains et la peur de ne pas être compris par la postérité. Ce combat est palpable tout au long du récit.
Le projet remonte aux années 90, lorsque Al Pacino a proposé à Depp de le réaliser. Pacino a également un rôle crucial dans le film, incarnant un marchand d'art. Ce personnage doit évaluer le style unique de Modigliani, qui refuse de vendre son art, affirmant que "l'art n'est pas à vendre".
Malgré une intention claire, le film peine à développer son propos. Dès le premier plan, il semble coincé dans une thèse centrale sans parvenir à aller plus loin. Les moments forts alternent avec des scènes sans lien, laissant le spectateur perplexe.
En somme, Modigliani, trois jours à Montparnasse n'est pas une réussite cinématographique. Cependant, il peut être vu comme une preuve de la manière dont Depp se perçoit lui-même. Ce film, bien que maladroit, offre un aperçu de l'âme de l'artiste. La question demeure : Depp, dans son propre reflet, est-il vraiment Modigliani ?