InternationalAmman (Jordanie), le 23 avril 2025. Des officiers de police se tiennent devant les locaux du Front d’action islamique, aile politique des Frères musulmans en Jordanie. Malgré la décision de dissoudre le groupe en 2020, Amman a interdit toutes les activités des Frères musulmans, les accusant de déstabiliser le pays.
Le ministre de l’Intérieur, Mazen al-Faraya, a déclaré : « Il a été décidé d’interdire toutes les activités des soi-disant Frères musulmans. » Tous les bureaux utilisés par le mouvement seront fermés, même en partenariat avec d’autres organisations. Cette décision marque une escalade dans la répression des activités islamistes.
La Jordanie va également confisquer les actifs du groupe et interdire la promotion de ses idées, sous peine de poursuites. La police a mené plusieurs perquisitions dans des bureaux associés au mouvement, y compris le siège du Front d’action islamique, selon le média local Ad Dustour.
Cette décision fait suite à l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, pour terrorisme. Ils sont accusés de possession et de fabrication d’armes, et de plans visant à nuire à la sécurité nationale. Les Frères musulmans ont dénié toute implication dans ces activités.
Le ministre a révélé que des explosifs et des armes circulaient entre différentes villes jordaniennes. Des opérations de fabrication de roquettes ont été découvertes en périphérie de la capitale. Ces informations soulèvent des inquiétudes concernant la sécurité du pays.
Les autorités ont également mentionné des activités d’entraînement et de recrutement menées par les membres de la confrérie. Ces derniers sont accusés d'opérer dans l’ombre et de compromettre la stabilité nationale, selon Mazen al-Faraya.
En 2020, la plus haute juridiction avait dissous le groupe, mais les Frères musulmans avaient continué à agir. En septembre dernier, leur aile politique est devenue le premier parti au Parlement, remportant 31 des 138 sièges. Cela a suscité des tensions avec le gouvernement.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le Front d’action islamique a organisé des rassemblements de solidarité avec les Palestiniens. Certains députés ont récemment appelé à interdire leurs activités, aggravant les relations entre la confrérie et l’État.
Les relations entre les Frères musulmans et l’État se sont détériorées depuis que le gouvernement a autorisé un groupe dissident en 2015. Bien que le groupe soit interdit dans plusieurs pays arabes, il conserve une base populaire en Jordanie depuis des décennies.
La confrérie a été dissoute en 2020 sous prétexte que sa licence n’avait pas été renouvelée. Cependant, elle a contesté cette décision, affirmant que des autorisations antérieures étaient en vigueur. La situation actuelle soulève des questions sur l'avenir des Frères musulmans en Jordanie.
La décision d'Amman d'interdire les Frères musulmans marque un tournant significatif dans la politique jordanienne. Les tensions entre le gouvernement et le mouvement islamiste pourraient avoir des répercussions sur la stabilité du pays. La situation reste à surveiller de près.