Qui est Ekaterina Barabach, journaliste russe critique de l'invasion en Ukraine, exfiltrée en France par RSF ?

Exfiltration d'Ekaterina Barabach

Ekaterina Barabach, journaliste et critique de cinéma russe, a été exfiltrée de Russie par Reporters sans frontières (RSF) et se trouve désormais en France. Cette opération a été rendue nécessaire car elle risquait jusqu'à dix ans de prison pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine. L'annonce a été faite ce lundi par l'ONG.

Un parcours difficile

À 63 ans, Barabach a exprimé son soulagement en déclarant : « J’ai fui, je n’avais pas le choix. » Elle a remercié ceux qui l'ont soutenue durant cette épreuve. La journaliste a dû quitter sa mère âgée de 96 ans pour mener à bien sa fuite de Russie, soulignant la gravité de sa situation.

« Le journalisme n’existe plus en Russie », a-t-elle ajouté, selon les propos rapportés par RSF. Son arrestation par les autorités russes s'est produite le 25 février, à son retour de Berlin, marquant le début d'une période de grande incertitude.

Les dangers encourus

Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, a exprimé son immense soulagement de voir Barabach saine et sauve à Paris. Il a décrit cette opération comme l'une des plus périlleuses menées depuis le début de la guerre. Plusieurs moments critiques ont fait craindre qu'elle soit arrêtée ou même décédée.

« Les voix qui osent dire la vérité sur la guerre en Ukraine ne peuvent être tues », a-t-il affirmé, soulignant l'importance de la liberté d'expression dans des contextes aussi dangereux.

Recherche et accusations

Le 21 avril, le service pénitentiaire fédéral russe a annoncé qu'Ekaterina Barabach était placée sur la liste des personnes recherchées. Elle avait disparu de son domicile le 13 avril, alors qu'elle était assignée à résidence à cause d'une enquête pour diffusion de « fausses informations » sur l'armée russe.

Cette mesure avait été ordonnée par un tribunal de Moscou après son arrestation, révélant l'intensité de la répression contre les journalistes en Russie.

Critiques virulentes de la guerre

Née à Kharkiv sous l'URSS, Barabach a critiqué avec virulence l'offensive russe en Ukraine. Dans une publication, elle a dénoncé les bombardements et les destructions causées par la guerre, s'adressant directement aux responsables en ces termes : « Alors, bande de salauds, vous avez bombardé (l’Ukraine) ? »

Son engagement a été constant, et elle a continué à faire entendre sa voix malgré les risques encourus. En octobre 2022, RSF avait déjà aidé une autre journaliste, Marina Ovsiannikova, à fuir la Russie après avoir manifesté contre la guerre.

Conclusion

L'exfiltration d'Ekaterina Barabach souligne les défis auxquels sont confrontés les journalistes en Russie. La lutte pour la liberté d'expression est plus que jamais d'actualité. Les actions de RSF montrent l'importance de protéger ceux qui osent s'exprimer face à la répression. La situation en Russie reste préoccupante pour les voix dissidentes.