Le Congrès de Journalisme Musical, qui s'est tenu ce lundi à Madrid, a mis en lumière la précarité que subissent de nombreux professionnels du secteur. En plus de cela, des préoccupations comme la sobresaturation promotionnelle ont été évoquées. Manuel Pinazo, président de l'association Periodistas Asociados de Música (PAM), a résumé la situation en déclarant : "Nous travaillons dessus, mais nous ne pouvons pas vivre de cela".
Environ une centaine de personnes se sont inscrites à cet événement, qui a eu lieu dans les locaux de l'AIE, la Sociedad de Artistas, Intérpretes o Ejecutantes de España. Le congrès vise à offrir une "photographie actuelle de la profession" et a débuté par la question des conditions économiques et de travail difficiles.
Manuel Pinazo a souligné que la crise perdure depuis trop longtemps, s'aggravant en 2008 avec la défaillance du support papier, et atteignant son paroxysme avec la pandémie. En tant que modérateur du débat et directeur de la revue Muzikalia, il a partagé des témoignages qui résonnent avec ceux de nombreux autres journalistes.
Parmi ces témoignages, Carlos Pérez de Ziriza, ayant collaboré avec des médias comme El País ou Efe Eme, a évoqué sa propre expérience. Entre 25 et 35 ans, il a dû jongler avec plusieurs emplois, de téléopérateur à vendeur, tout en poursuivant sa carrière de chroniste musical.
Marta España, collaboratrice de Rockdelux et musicienne, a également souligné que la précarité touche même les plus petits médias, compromettant ainsi leur indépendance. Elle a posé une question cruciale : "Jusqu'à quel point un journalisme peut-il être sincère s'il est soutenu par des acteurs de l'industrie cherchant des bénéfices ?"
Elle a mis en avant la paradoxale situation des festivals qui soutiennent certains médias par leur publicité, tant que les critiques restent favorables. Cette situation soulève des interrogations sur l'intégrité du journalisme musical.
Le congrès a également abordé le sujet de l'intrusion des influenceurs dans le domaine du journalisme. Diego Rubio, rédacteur en chef de NUEBO, a déclaré qu'il est erroné de les considérer comme une menace. Selon lui, leur rôle est limité, car ils se contentent souvent d'exprimer qu'ils ont aimé quelque chose, sans plus.
Cependant, d'autres intervenants ont argué que ces influenceurs "prennent des places" à des photographes ou à des journalistes lors de concerts, lorsque l'espace est restreint. Cette dynamique soulève des questions sur l'avenir du journalisme musical.
Le congrès a également examiné la nécessité de nouveaux modèles de financement et de soutenabilité. La transition des médias traditionnels vers le format podcast a été discutée comme une potentielle solution. En outre, la question de la parité entre hommes et femmes dans le domaine du journalisme musical a été soulevée.
Ces sujets seront au cœur des discussions tout au long de la journée, reflétant les défis actuels et futurs du secteur.
En conclusion, le Congrès de Journalisme Musical a mis en avant des enjeux cruciaux pour les professionnels du secteur. La précarité, l'impact des influenceurs et la recherche de nouveaux modèles de financement sont des thèmes qui nécessitent une attention urgente. La profession doit s'adapter pour assurer sa pérennité et son intégrité.