Un juge américain a récemment exprimé son mécontentement envers l'administration Trump après que des responsables de l'immigration aient admis avoir déporté par erreur un homme vivant aux États-Unis. Ce cas soulève des questions importantes sur la légalité des actions des autorités d'immigration.
Kilmar Abrego Garcia, déporté le mois dernier, fait partie des centaines de personnes que l'administration Trump a envoyées dans une prison au Salvador. Le juge de district américain, Paula Xinis, a réaffirmé son ordonnance demandant son retour aux États-Unis d'ici lundi soir. Elle a déclaré que M. Garcia avait été détenu sans autorité légale et en contravention directe de la loi américaine.
Selon le juge, la situation de M. Garcia représente une erreur grave qui « choque la conscience ». Les responsables de Trump soutiennent qu'ils ne peuvent pas le ramener, car ils manquent d'autorité pour le retirer de prison au Salvador. Le ministère de la Justice a demandé à une cour d'appel de rejeter l'ordonnance du juge Xinis.
M. Garcia faisait partie des 238 Vénézuéliens et 23 Salvadoriens déportés vers le Cecot, une prison tristement célèbre. Les autorités l'ont désigné comme membre d'un gang, ce qui justifiait sa déportation. Cependant, son avocat a nié ces allégations, affirmant que M. Garcia n'a jamais été inculpé.
En 2019, un juge d'immigration américain avait accordé à M. Garcia une protection légale contre la déportation. Sa famille, y compris sa femme Jennifer Vasquez Sura, citoyenne américaine, réclame son retour depuis sa déportation en mars.
Le jugement de 22 pages du juge Xinis critique les responsables américains pour avoir minimisé leur capacité à corriger ce qu'ils ont qualifié d'erreur administrative. Elle a noté qu'ils n'avaient pas l'autorité légale pour l'arrêter ni pour le détenir, encore moins pour l'envoyer dans une prison dangereuse.
Elle a ajouté que les arguments du gouvernement « échouent en droit ». Le gouvernement ne peut pas prétendre avoir annulé les protections fondamentales de la loi sur l'immigration fédérale en déportant des individus sans recours.
Les responsables de la Maison Blanche ont continué à défendre la déportation de M. Garcia. La procureure générale, Pam Bondi, a réaffirmé sur Fox News que M. Garcia était membre du gang MS-13, désigné comme organisation terroriste par l'administration Trump. Cependant, elle n'a pas fourni de preuves concrètes.
Le jugement a été rendu un jour après que l'avocat du ministère de la Justice, Erez Reuvani, ait été mis en congé. Lors d'une audience, il a admis ne pas être au courant de certains éléments du dossier, ce qui soulève des inquiétudes sur la gestion de cette affaire par l'administration.
Ce cas met en lumière les problèmes juridiques entourant les déportations aux États-Unis. L'administration Trump fait face à des critiques croissantes pour ses pratiques d'immigration. La situation de Kilmar Abrego Garcia reste incertaine, mais elle soulève des questions fondamentales sur les droits des individus face à des erreurs administratives.