Le magistrat instructeur de l'affaire concernant le fiscal général de l'État et la fiscal provinciale de Madrid a convoqué quatre journalistes d'El País. Ces derniers ont témoigné devant notaire qu'ils avaient eu connaissance, avec 31 heures d'avance, d'une fuite d'informations. Cette fuite est liée à un accord de conformité entre la Fiscalía et la défense d'Alberto Gonzállez Amador, où ce dernier a admis des fraudes fiscales.
Dans un document notifié ce vendredi, le juge Ángel Hurtado a décidé de convoquer comme témoins l'avocat Carlos Neira et le sous-directeur d'El País, José Manuel Romero, ainsi que les journalistes Berta Ferrero, Fernando Peinado et Luis Ramón Manuel González Arroyo. Cette décision répond à une demande de la défense du fiscal général, formulée par l'Abogacía del Estado.
Le juge a également ordonné l'incorporation des actes notariaux des déclarations faites par les journalistes. Hurtado a précisé que, bien qu'il ait précédemment refusé les témoignages, les déclarations notariées sont désormais considérées comme pertinentes. Cela permettrait aux journalistes de renforcer leur témoignage devant l'instructeur.
Romero, dans ses déclarations, a affirmé qu'un interlocuteur à la Fiscalía de Madrid lui avait indiqué que la compagne de Díaz Ayuso avait admis les infractions et était prête à payer une amende pour alléger sa peine. Les autres journalistes ont confirmé avoir reçu des instructions de leur sous-directeur pour valider cette information auprès de la défense de Gonzállez Amador.
La défense de Gonzállez Amador cherche à prouver qu'il n'existait pas de secret à révéler. En effet, les admissions des possibles infractions étaient déjà connues de tiers. Cette stratégie vise à démontrer que la divulgation d'informations n'était pas illégale, car elles étaient accessibles à d'autres.
Depuis que la Cour suprême a inculpé le fiscal général en octobre, la défense a changé de tactique. Au lieu de contester la véracité des faits, elle tente de convaincre que la fuite d'informations ne constitue pas une révélation de secret.
Ce vendredi, le compagnon de Díaz Ayuso est également convoqué comme témoin par demande de Gonzállez Amador. Ce dernier joue un rôle clé dans cette affaire, car il est à la fois accusé et partie prenante dans le procès contre le fiscal général et la fiscal chef de Madrid, Pilar Rodríguez, pour révélation de secrets.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la transparence et la protection des données dans le cadre des enquêtes judiciaires, tout en mettant en lumière les interactions entre les médias et la justice.