Le document inédit intitulé "Acta Nº 800/280 de la Junta Directiva de Cepyme 18/2/2025" révèle un conflit majeur au sein de l'organisation patronale nationale. Ce texte de 15 pages, auquel EL MUNDO a eu accès, résume les tensions qui ont éclaté lors d'une réunion cruciale. Gerardo Cuerva, le président, a tenté de modifier le règlement de vote en vue des prochaines élections.
Le point 8 de l'ordre du jour a été à l'origine de la discorde : "Proposition de modification statutaire et réglementaire". Cuerva a soumis à la Junta la suppression du vote délégué, malgré le rejet préalable par le Comité Exécutif, qui a voté 15 contre et 11 pour. Les soutiens de Cuerva, le secrétaire général Luis Aribayos et l'avocate Silvia Venturi, ont tenté de convaincre les membres de la légalité de cette proposition, sans succès.
Cuerva a commencé la réunion en se présentant comme un homme de CEOE, plaidant pour l'unité. Il a critiqué Antonio Garamendi, le président de CEOE, l'accusant d'avoir pris des décisions unilatérales sur son rôle à Cepyme. Cuerva a insisté sur son engagement à défendre l'organisation et a dénoncé les pressions exercées pour soutenir une candidature alternative.
Suite aux déclarations de Cuerva, une vague de critiques a émergé, notamment de la part d'Ángela de Miguel, présidente de CEOE Valladolid. Elle a exigé de connaître le résultat du vote du Comité Exécutif et a souligné l'importance de respecter le procédure. De Miguel a également remis en question la légalité de la proposition de Cuerva.
Les interventions des autres membres présents, comme Mirentxu del Valle de Unespa et José Miguel Guerrero de Confemetal, ont renforcé l'opposition. Guerrero a même demandé que son intention de contester la votación soit consignée au procès-verbal, ce qui a ajouté à la tension ambiante.
Les critiques ont continué à affluer, avec des représentants des organisations madrilène et valencienne exprimant leur opposition. Vicente Lafuente de Femeval a averti des conséquences négatives pour la confédération si le conflit persistait. Pedro Barato, président d'Asaja, a déploré l'image que cela renvoyait.
Ángela de Miguel a de nouveau pris la parole pour exprimer ses inquiétudes concernant une éventuelle impugnation et son impact sur les médias. D'autres, comme Ángel Nicolás de la Castilla-La Mancha, ont qualifié la situation de "vergogne", dénonçant une ingérence dans les affaires de Cepyme.
La réunion s'est conclue par l'approbation de la modification réglementaire, avec 64 voix pour, 55 contre et 3 abstentions sur 122 votants. Cette décision a déclenché une guerre juridique entre les partisans de la légalité de la votación et ceux qui la considèrent illégale. Finalement, Cuerva a décidé de revenir sur sa décision et de se présenter aux élections avec l'ancien règlement.
Ce conflit au sein de Cepyme illustre les tensions internes et les luttes de pouvoir au sein des organisations patronales. La décision de Cuerva de se conformer à l'ancien règlement témoigne des répercussions de cette réunion. L'avenir de Cepyme et de ses dirigeants reste incertain alors que les élections approchent.