Le témoignage de Simon Cheng met en lumière les abus des droits humains en Chine. En 2019, cet ancien conseiller commercial au consulat britannique à Hong Kong a été arrêté par la police secrète chinoise et a subi des traitements inhumains. Son histoire illustre la réalité de nombreux dissidents dans le pays.
Simon Cheng a été détenu pendant 15 jours à Shenzhen, où il a été soumis à des tortures physiques et psychologiques. Il raconte avoir été enchaîné, les yeux bandés, et forcé à chanter l'hymne national chinois pour rester éveillé. Trois mois après sa libération, il a affirmé que les agents chinois cherchaient à le faire avouer qu'il était un espion britannique.
Les autorités chinoises ont finalement reconnu sa détention, l'accusant d'avoir enfreint une loi de sécurité publique. Cependant, la propagande d'État a déformé la réalité, insinuant que Cheng avait des liens avec la prostitution.
En 2019, Sophia Huang, une journaliste influente du mouvement #MeToo, a été arrêtée pour "provocation de problèmes". Ce terme vague est souvent utilisé pour faire taire les dissidents. Sa famille n'a pas eu de nouvelles d'elle jusqu'à sa libération fin 2020, après avoir été isolée.
En septembre 2021, Huang a de nouveau "disparu" à l'aéroport de Guangzhou, alors qu'elle s'apprêtait à prendre un vol pour le Royaume-Uni. Ce n'est qu'après plus de six mois que des charges ont été annoncées contre elle, aboutissant à une condamnation de cinq ans de prison pour subversion.
Cheng et Huang ont tous deux été victimes de la RSDL, ou "vigilance résidentielle en lieu désigné". Ce système extrajudiciaire, mis en place en 1996 et modifié en 2012, permet à la police d'isoler des individus pendant six mois sans procès. Ce processus exclut souvent les avocats de la défense, créant un vide juridique.
Ce phénomène de disparitions forcées a suscité des critiques croissantes parmi les juristes chinois, en particulier après la mort d'un entrepreneur, Xing Yanjun, qui s'est suicidé en détention. Sa tragédie a déclenché des appels à mettre fin à la RSDL, dénonçant les abus systémiques.
Le système de RSDL, initialement conçu comme un centre de détention temporaire, a été détourné pour interroger des suspects de menaces à la sécurité nationale. Des témoignages révèlent des cas de torture et de mauvais traitements, tels que l'isolement et la privation de sommeil.
Des rapports d'organisations comme la CHRD documentent des cas d'activistes disparus. Le témoignage de Simon Cheng et celui de l'avocat Wang Quanzhang, qui a été détenu pendant des années sans nouvelles, soulignent l'ampleur de ce problème.
Les histoires de Simon Cheng et Sophia Huang révèlent la réalité inquiétante des droits humains en Chine. Le système de RSDL et les abus qui en découlent continuent de menacer la liberté d'expression et de faire taire les voix critiques. Il est essentiel que le monde prenne conscience de ces violations et agisse pour protéger les droits fondamentaux.