L'Argentine a conclu la semaine avec deux décisions défavorables, l'une provenant de la justice américaine et l'autre de la justice européenne. Ces verdicts ont coûté à la troisième économie d'Amérique Latine la somme de 535 millions de dollars. Des biens et dépôts, jusqu'alors considérés comme à l'abri des saisies, commencent à être reconsidérés par les juges des tribunaux américains.
Mercredi dernier, des bonistes qui avaient poursuivi l'Argentine ont réussi à exécuter 325 millions de dollars que Buenos Aires avait déposés en tant que garantie. Ce vendredi, la juge new-yorkaise Loretta Preska a autorisé la saisie de 210 millions de dollars pour couvrir des dettes envers des bonistes qui n'avaient pas accepté l'échange de bons après la défaillance économique de 2001.
Ces 210 millions de dollars provenaient d'un compte du Banco Central de la República Argentina à la Réserve fédérale des États-Unis, compte jusqu'alors intouchable. Les créanciers, notamment ceux appelés "coupon PBI", ont également obtenu gain de cause dans un jugement au Royaume-Uni, exécutant une garantie de 313 millions d'euros (environ 325 millions de dollars) déposée par l'État argentin.
Cette garantie avait été mise en place pour contester un jugement de 1,3 milliard de dollars perdu en première instance. Les détenteurs de "coupons PBI", liés à la croissance de l'économie argentine, devaient être rémunérés si le pays dépassait un certain pourcentage de croissance.
Les demandeurs accusent l'État argentin d'avoir modifié le calcul du PIB afin de leur verser moins que ce qui leur était dû. Selon le quotidien La Nación, "le coupon lié au PBI a été utilisé comme un appât pour obtenir une plus grande réduction de la dette lors de l'échange de 2005". Cet échange avait été dirigé par l'ancien ministre de l'Économie, Roberto Lavagna, et son secrétaire aux Finances, Guillermo Nielsen.
Ce mécanisme stipulait que l'Argentine devait payer des intérêts aux bonistes lorsque le pays enregistrait une croissance annuelle supérieure à 3 % jusqu'en 2035. Cependant, l'Argentine n'a pas remboursé ce bon depuis 2011, date à laquelle elle a cessé de croître.
La situation actuelle représente un véritable défi pour le nouveau et jeune Procurador del Tesoro, Santiago Castro Videla. Son principal problème réside dans les 16 milliards de dollars que l'Argentine doit payer, selon la décision de Preska, après avoir perdu le procès des actionnaires minoritaires concernant la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF en 2012.
Ce contexte économique tendu nécessite une attention particulière de la part des autorités argentines. La gestion de la dette et des relations avec les créanciers est désormais plus cruciale que jamais.
En résumé, l'Argentine fait face à des défis juridiques et économiques majeurs. Les décisions récentes des tribunaux américains et européens mettent en lumière la fragilité de sa situation financière. La nécessité d'une réforme et d'une gestion prudente des ressources est plus que jamais d'actualité pour éviter des conséquences encore plus graves.