Un tribunal en Suisse a récemment statué que les noms d’animaux ne peuvent pas être utilisés pour des produits véganes. Cette décision a été prise après que des termes comme « poulet végétal » aient été jugés trompeurs pour les consommateurs. Le tribunal a affirmé que « le terme poulet désigne une volaille, soit un animal », et que cela doit être respecté dans la communication alimentaire.
Le tribunal a ajouté que toute indication sur les denrées alimentaires doit être conforme à la réalité. Par conséquent, un produit végétal qui utilise le terme « poulet » sans contenir de viande constitue une tromperie. Cette décision a été prise après une délibération publique, soulignant l'importance de la clarté pour le consommateur.
Depuis juin 2024, un décret en France encadre l'utilisation des dénominations traditionnellement réservées aux denrées d'origine animale. Ce décret vise à réguler la commercialisation et la promotion des produits à base de protéines végétales. Cela reflète une tendance croissante vers une alimentation plus végétale en Europe.
Les produits d'imitation doivent être clairement identifiés pour éviter toute confusion avec les produits d'origine animale. Cette réglementation vise à protéger les consommateurs et à garantir une transparence dans le secteur alimentaire.
Ce débat sur les noms des produits d'origine végétale touche particulièrement l'entreprise suisse Planted Foods. Fondée en 2019, cette start-up fabrique des substituts de viande à base de pois jaunes. Elle a même battu un record en créant le plus long schnitzel au monde, une escalope de 119 mètres de long.
Judith Wemmer, cofondatrice de l'entreprise, a exprimé sa déception face à cette décision. Elle a souligné que cela semble être dicté par la politique et les émotions, ce qui va à l'encontre des efforts du gouvernement suisse pour promouvoir une alimentation plus végétale.
Planted Foods a regretté que le tribunal n'ait pas pris en compte une étude montrant que 93 % des consommateurs comprenaient rapidement que le terme « planted.chicken » désignait un produit végétal. Cela démontre une certaine compréhension et acceptation de ces termes par le public.
Malgré cette décision, l'entreprise se réjouit que des termes génériques comme « steak » puissent encore être utilisés. Cela contraste avec la situation en France, où des restrictions plus strictes sont en vigueur.
Planted Foods a réussi à se faire un nom sur le marché suisse et s'est étendue à d'autres pays comme la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Bien que l'entreprise ne divulgue pas son chiffre d'affaires, elle emploie plus de 200 personnes et a levé des fonds significatifs pour soutenir son expansion.
En 2022, elle a obtenu 70 millions de francs suisses lors d'une levée de fonds, incluant des investisseurs majeurs. Planted Foods a également annoncé un projet de nouvelle usine en Allemagne, soulignant son ambition croissante sur le marché des substituts de viande.
La décision du tribunal fédéral suisse sur l'utilisation des noms d'animaux pour les produits véganes soulève des questions importantes sur la transparence et la réglementation dans l'industrie alimentaire. Alors que Planted Foods continue de croître, ce débat pourrait influencer l'avenir de la commercialisation des produits végétaux en Europe.