Plus de 900 anciens employés du département de la Justice des États-Unis mettent en garde contre la nomination d'Emil Bove par le président Donald Trump. Ce dernier a choisi son ancien avocat pour devenir juge à la cour d'appel, une décision qui suscite des inquiétudes au sein de la communauté judiciaire.
Mercredi, ces anciens employés ont adressé une lettre au comité judiciaire du Sénat, contrôlé par les républicains, exprimant leur opposition à la confirmation de Bove. La lettre a été vue par Reuters et a été envoyée un jour avant le vote prévu sur la nomination de Bove à la cour d'appel du troisième circuit.
Dans leur message, ils ont exprimé leur préoccupation face aux récentes dérives du leadership du département de la Justice par rapport aux principes constitutionnels. Ils ont accusé Bove d'avoir "discrédité" le département et l'ont qualifié de leader de cette attaque.
Gates McGavick, un porte-parole du département de la Justice, a défendu Bove en déclarant qu'il est un candidat judiciaire hautement qualifié. Selon lui, Bove a réalisé un travail remarquable pour protéger les droits civiques et lutter contre les organisations terroristes étrangères.
Cependant, Bove a été critiqué pour ses tactiques agressives. Il a pris part à des décisions controversées, notamment le licenciement de procureurs ayant traité des affaires liées à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Bove a également été impliqué dans des tentatives de pression sur des procureurs à Manhattan et à Washington, D.C., pour abandonner des charges criminelles contre le maire de New York, Eric Adams. Ces pressions ont conduit à la démission de 11 avocats en signe de protestation.
Un ancien avocat du département de la Justice, qui a été licencié après avoir reconnu une erreur gouvernementale dans le cadre d'une expulsion, a déposé une plainte de dénonciation. Il accuse Bove d'avoir suggéré que les avocats du DOJ pourraient envisager de défier des ordres judiciaires concernant des cas d'expulsion.
Plus tôt cette semaine, 76 anciens juges fédéraux et d'État ont également exprimé leur opposition à la nomination de Bove dans une lettre adressée au comité. Cette résistance montre un large consensus sur les inquiétudes concernant l'intégrité du département de la Justice.
Les tensions autour de cette nomination reflètent des préoccupations plus larges concernant l'indépendance judiciaire et la protection des droits civiques aux États-Unis. Les anciens employés du DOJ continuent de faire entendre leur voix contre ce qu'ils perçoivent comme une menace à la justice.
La nomination d'Emil Bove par Donald Trump soulève des questions cruciales sur l'avenir du système judiciaire américain. Avec l'opposition croissante d'anciens employés et de juges, la décision du comité judiciaire du Sénat pourrait avoir des implications significatives pour la confiance du public dans le département de la Justice.