Ce jeudi, Pedro Sánchez a pris la parole lors d'un forum consacré à la justice fiscale et à la solidarité, soutenu par le Papa François. Son intervention s'est faite par le biais d'un message enregistré, où il a souligné que la justice fiscale n'est pas simplement une option politique, mais une nécessité pour défendre les principes fondamentaux de justice et de solidarité qui soutiennent nos sociétés.
Le forum, intitulé 'Justice fiscale et solidarité : vers un foyer commun, inclusif et durable', a été organisé par la Pontificia Academia de las Ciencias Sociales et la Commission Indépendante pour la Réforme de la Fiscalité Corporative Internationale (ICRICT). Dans son discours, Sánchez a mis en garde contre le problème croissant de la déségalité, affirmant que si celle-ci s'aggrave, elle érode la confiance dans les institutions.
Il a donc plaidé pour une fiscalité juste, précisant que sans elle, les ressources nécessaires pour lutter contre la pauvreté ou le changement climatique ne seront jamais disponibles. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions au sein du gouvernement concernant la décision du ministère des Finances de faire payer l'IRPF aux travailleurs percevant le salaire minimum.
Cette décision a provoqué un choc public sans précédent au sein de la coalition gouvernementale, laissant le PSOE seul à défendre cette mesure. Tous les partenaires de la coalition ont exprimé leur désaccord et ont même enregistré des initiatives au Congrès pour demander une révision de cette décision par La Moncloa.
Le Parti Populaire a également saisi cette opportunité pour tenter d'éroder le soutien à la coalition. Au sein du PSOE, il y a une inquiétude croissante, car ils jugent dangereux pour la gauche d'ouvrir un débat sur le niveau des impôts. La Moncloa, face à cette controverse, soutient que la déségalité ne doit pas être combattue par des exemptions fiscales, mais par des services publics solides.
Le gouvernement souligne que notre État de bien-être contribue à réduire la déségalité (Gini) en Espagne de 33%. Ils estiment également qu'il est crucial de promouvoir une culture fiscale responsable. Selon eux, payer des impôts n'est pas une mauvaise chose ; ce qui est problématique, c'est d'avoir des salaires précaires tout en affaiblissant l'État de bien-être par des cadeaux fiscaux aux multinationales et aux grandes fortunes.
Actuellement, le gouvernement s'engage dans une pédagogie fiscale active. Ils jugent "opportun" que certains bénéficiaires du salaire minimum paient l'IRPF, car cela pourrait aider à déployer des politiques publiques plus efficaces. Un consensus émerge parmi les experts sur l'importance d'élargir progressivement le pourcentage de la population soumise à la déclaration de revenus, afin de mieux concevoir les aides nécessaires.
En résumé, l'intervention de Pedro Sánchez sur la justice fiscale met en lumière des enjeux cruciaux pour l'Espagne. La lutte contre la déségalité et le soutien à une fiscalité juste sont présentés comme des éléments essentiels pour maintenir la confiance dans les institutions. Cette situation souligne l'importance d'un débat ouvert et constructif au sein du gouvernement sur ces questions fondamentales.