Katmandou, la capitale népalaise, est sous le coup d'un couvre-feu imposé par le gouvernement fédéral. Cette mesure a été prise après deux grandes manifestations qui ont eu lieu vendredi, l'une en faveur de la restauration de la monarchie et l'autre soutenant le système républicain actuel. Les affrontements entre groupes pro-monarchiques et forces de police ont conduit à des disturbances et à la mort de deux personnes.
Les deux victimes comprennent un manifestant, Sabin Maharjan, âgé de 29 ans, et un journaliste, Suresh Rajak, qui a perdu la vie dans un incendie. Ce dernier couvrait la manifestation pro-monarchique lorsqu'un bâtiment a été incendié par des groupes violents. La tension politique au Népal a atteint un niveau critique, plongeant le pays dans sa pire crise politique depuis une décennie.
Les organisations appelant à la retour de la monarchie avaient prévu une nouvelle manifestation à Katmandou. Cela fait suite à une précédente concentration réussie au principal aéroport de la ville, coïncidant avec le retour de l'ex-roi Gyanendra. Les autorités népalaises ont depuis concentré leur discours sur l'impossibilité de restaurer le trône, ce qui a provoqué une réaction massive des partis politiques.
Une contre-manifestation a également été organisée, illustrant la profonde division au sein de la nation. Ram Kumar Shrestha, un sympathisant maoïste, a déclaré : "Il est impossible que la monarchie revienne." Cette déclaration reflète le sentiment général parmi ceux qui s'opposent à la restauration du trône.
Les organisateurs pro-monarchiques ont affirmé que le gouvernement avait tenté d'empêcher leur rassemblement, qu'ils qualifiaient de pacifique. Cependant, des incidents violents ont éclaté lorsque des manifestants ont percuté une barricade policière. Cela a conduit à des affrontements violents, la police réagissant avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Les troubles se sont intensifiés dans les quartiers est de Katmandou, causant des dommages à plusieurs bâtiments gouvernementaux. De nombreux blessés ont été signalés, certains présentant des blessures par balle. Les autorités ont commencé à effectuer des arrestations, y compris celle d'un ancien capitaine de l'armée, Munindra Rajbhandari, pour sa participation à ces événements violents.
Les partisans de la monarchie expriment leur désir de voir le roi revenir, affirmant que le système actuel a échoué. Rajendra Bahadur Khati, un participant à la manifestation, a déclaré : "Les partis politiques ont échoué." Cette frustration croissante est palpable, avec des manifestations de plus en plus nombreuses au cours des deux dernières années.
Les médias locaux soulignent que la classe politique est de plus en plus préoccupée par le mal-être croissant dans le pays. Les népalais se sentent déçus par un système qu'ils perçoivent comme corrompu. La situation actuelle reflète un profond désenchantement envers le gouvernement en place depuis l'abolition de la monarchie en 2008.
Les événements récents pourraient freiner les aspirations de Gyanendra, alors que le gouvernement envisage de lui retirer certains privilèges. Des informations circulent concernant la possible révocation de ses services de sécurité et même le retrait de son passeport. Cela pourrait le contraindre à rester au Népal, alors que la classe politique lui reproche la violence qui a éclaté.
Le climat à Katmandou est marqué par une fracture sociale dramatique et une tension sociopolitique incertaine. Les dirigeants politiques, comme Kamal Thapa, expriment leur inquiétude face aux violences récentes, tout en questionnant la réponse policière. La situation au Népal reste donc très volatile, avec des implications potentielles pour l'avenir du pays.
La situation à Katmandou souligne les tensions politiques et sociales croissantes au Népal. Les manifestations pour la restauration de la monarchie révèlent un profond mécontentement parmi la population. Alors que la violence et les arrestations se poursuivent, l'avenir politique du pays demeure incertain, avec des implications potentiellement graves pour la stabilité du Népal.