La pression monte pour enquêter sur la police et l'armée du Kenya après un exposé de la BBC. Plus de 100 000 personnes ont manifesté à Nairobi, demandant aux députés de ne pas adopter un projet de loi controversé sur les finances. Cette situation fait suite à une enquête de BBC Africa Eye qui a révélé des abus graves.
Des organisations de défense des droits humains, telles qu'Amnesty International et la Commission kenyane des droits de l'homme (KHRC), réclament des enquêtes sur les meurtres de manifestants. Ces événements se sont produits lors de manifestations contre une augmentation des taxes en juin dernier. Les forces de sécurité ont été accusées d'avoir tiré sur des manifestants non armés, déclenchant une indignation publique.
Le documentaire de la BBC a identifié des membres des forces de sécurité impliqués dans ces violences. Amnesty International a déclaré que ces officiers doivent "faire face à la loi". De plus, la BBC a annulé une projection privée du documentaire à Nairobi, citant des pressions des autorités.
Le gouvernement kenyan a minimisé l'ampleur des violences, affirmant que le nombre de morts était inférieur à celui rapporté par Amnesty. Selon cette dernière, au moins 65 personnes ont perdu la vie lors des manifestations contre le projet de loi. Les forces de sécurité ont également été accusées d'avoir procédé à des disparitions forcées et à des arrestations massives.
En réponse aux accusations, le service de police a déclaré qu'il ne pouvait pas enquêter sur lui-même. L'Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) a été désignée comme responsable des enquêtes sur les allégations de mauvais traitements.
Les groupes de défense des droits humains ont lancé des appels pour une enquête publique sur les meurtres survenus lors des manifestations #OccupyParliament. La KHRC a affirmé que des "criminels organisés en uniformes de police et militaires" avaient été déployés pour "tuer des Kényans innocents". Ils ont également insisté sur la responsabilité du président William Ruto dans ces incidents.
Les Kenyans expriment leur colère en ligne, exigeant que les officiers de sécurité soient tenus responsables des violences. Ruto a défendu les actions de la police et a mis en garde contre les commentaires sur les affaires militaires.
Suite à la diffusion du documentaire, l'IPOA a mis à jour ses enquêtes sur les brutalités policières. Sur les 60 décès examinés, 41 étaient dus à des blessures par balle. L'IPOA a également signalé avoir enregistré 233 cas de blessures pendant les manifestations.
La coalition d'opposition a déclaré que l'exécution de manifestants pacifiques était préméditée. Ils ont averti le régime de Ruto contre toute nouvelle effusion de sang. Un législateur a même proposé d'interdire la BBC au Kenya, affirmant que le documentaire pourrait "déstabiliser" le pays.
Les événements récents au Kenya soulignent des tensions croissantes entre le gouvernement et les citoyens. Les demandes de justice et de responsabilité sont de plus en plus fortes. Les Kenyans continuent de réclamer des réformes et un changement face à la violence des forces de sécurité.