Les étudiants en kiné rencontrent des frais de scolarité très variables selon l'institut de formation. Naty, un étudiant en région parisienne, exprime son inquiétude : « Si je loupe mon année, c’est 10 000 euros foutus en l’air. » Actuellement, ses parents financent son prêt étudiant pour couvrir les frais de scolarité de son école privée, mais cette situation est fragile.
La situation de Naty n'est pas unique. Près de la moitié des étudiants en kinésithérapie sont inscrits dans des établissements privés, souvent sans choix. Louise Lenglin, présidente de la Fédération nationale des études de kiné (FNEK), souligne que l’entrée dans ces études est « illisible », avec de nombreuses voies d’entrée. La première année se déroule à l’université, mais celle-ci peut être liée à des écoles de kiné, publiques ou privées.
En Île-de-France, certaines universités permettent aux élèves de choisir parmi plusieurs écoles, mais ce n'est pas le cas partout. Par exemple, à Nantes, il n'y a qu'un seul institut de formation, avec des frais de 7 000 euros par an. Cela crée une situation où les étudiants, comme Naty, se retrouvent dans des écoles privées coûteuses.
Les étudiants doivent choisir leur école en fonction de leur classement. Naty, n’ayant pas été assez bien classé pour entrer en médecine, a dû se tourner vers une école privée. Les frais de scolarité dépassent souvent les 10 000 euros par an, rendant la situation financière très difficile pour de nombreux étudiants.
Environ 40 % des étudiants en kinésithérapie ont un prêt à rembourser après leurs études. Naty et ses parents ont contracté un prêt de 40 000 euros, qu'ils remboursent sur huit ans. Cependant, les frais de scolarité augmentent chaque année, ce qui complique encore davantage leur situation financière.
La FNEK met en avant que les étudiants en kiné proviennent majoritairement de familles de cadres supérieurs. Cela signifie que seuls ceux dont les parents peuvent financer leur éducation ont accès à ces établissements privés. Les autres, souvent issus de milieux défavorisés, se retrouvent en difficulté.
Les étudiants doivent jongler entre leurs études et des emplois souvent précaires. Environ 72 % des étudiants du privé travaillent, et cela impacte leur santé et leur formation. Louise Lenglin alerte sur les conséquences de ces horaires chargés : « Quand on enchaîne des heures de stage et un travail, ce n’est pas tenable ! »
De plus, beaucoup d'étudiants n'ont pas les moyens de se loger près de leur école. Naty souligne que ses parents auraient pu l'aider à louer un appartement si les frais de scolarité n'étaient pas si élevés. Cela les contraint à faire des trajets longs et épuisants.
À partir de 2028, les nouveaux diplômés devront s'installer dans des zones sous-dotées ou travailler pendant au moins deux ans. Cela pose un véritable défi, surtout pour ceux qui doivent rembourser un prêt étudiant. La FNEK réclame une harmonisation des frais de scolarité avec ceux des formations universitaires.
Il est essentiel d’agir rapidement pour soutenir les étudiants en kinésithérapie. Les mesures proposées, comme l’intégration des établissements privés aux universités, pourraient offrir un meilleur accès aux services universitaires et aux bourses. Cela pourrait alléger le fardeau financier des étudiants et améliorer leur situation.
En somme, les étudiants en kinésithérapie font face à des défis financiers considérables. Les frais de scolarité élevés et la nécessité de travailler tout en étudiant compliquent leur parcours. Des réformes sont nécessaires pour garantir un accès équitable à la formation et réduire la précarité des futurs professionnels de santé.