
Ercan Ekin, un ressortissant turc et témoin présumé de l'assassinat de trois Kurdes à Paris en 2022, a récemment obtenu l'asile en France. Sa demande initiale avait été refusée au printemps dernier, mais il a réussi à renverser cette décision en appel. Cette situation a suscité des débats sur l'impact politique de l'affaire.
La Cour nationale du droit d'asile (CNDA) a statué en faveur d'Ercan Ekin, après que l'Office de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) ait contesté son statut. Me David Andic, l'avocat d'Ekin, a déclaré que la CNDA a agi en se fondant sur le droit, face à une décision qu'il qualifie d'indigne.
La CNDA a souligné que les déclarations précises d'Ekin lors de l'audience, corroborées par des preuves, établissaient sa présence lors de l'attaque. Cela a conduit à l'annulation de l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui lui avait été imposée.
Le 23 décembre 2022, William Malet, un cheminot à la retraite, a ouvert le feu devant un centre culturel du Conseil démocratique kurde (CDK-F) à Paris. Ce tir a causé la mort de trois personnes, dont une combattante du PKK, Emine Kara. Ercan Ekin, bénévole au CDK-F, était présent et a été témoin des événements tragiques.
Lors de son témoignage, Ekin a expliqué qu'il faisait la vaisselle au moment des faits. Il a entendu les coups de feu et a vu les victimes blessées. Ce témoignage a été crucial pour établir les faits lors du procès de Malet.
Suite à l'attaque, Ercan Ekin a souffert de graves conséquences psychologiques. Un rapport psychiatrique de mars 2025 indique qu'il a connu un état de stress post-traumatique intense et un épisode dépressif. Ces éléments ont été pris en compte dans la décision de la CNDA concernant son statut de réfugié.
Dans ses déclarations, Ekin a également exprimé sa crainte de persécution s'il devait retourner en Turquie, en raison de ses opinions politiques. Cette peur a été un facteur déterminant dans l'octroi de l'asile.
La décision de la CNDA concernant Ercan Ekin met en lumière les enjeux complexes entourant les demandes d'asile, en particulier dans des contextes politiques sensibles. Cette affaire souligne l'importance de garantir la protection des individus face à des menaces de persécution. Ekin peut désormais envisager un avenir plus sûr en France, loin des dangers qui le guettaient dans son pays d'origine.