« Une laïcité à géométrie variable » : la mise en berne des drapeaux lors des obsèques du Pape François suscite la polémique

Réactions à la mise en berne des drapeaux

Le gouvernement français a annoncé que les drapeaux seraient mis en berne samedi, jour des obsèques du pape François. Cette décision a suscité des réactions divisées au sein de la classe politique. Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, a exprimé son d désaccord en soulignant les principes de la laïcité. Selon lui, il est inacceptable de traiter la laïcité de manière variable en fonction des autorités religieuses.

Corbière a déclaré sur Franceinfo que la mise en berne des drapeaux ne devrait pas être réservée qu'à certaines autorités. Il a affirmé que chaque fois qu'un chef d'État meurt, cela ne justifie pas une telle action. Il a insisté sur le fait que le pape François, bien qu'étant une figure spirituelle, ne devrait pas bénéficier d'un traitement spécial.

Opinions divergentes au sein du gouvernement

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a défendu la décision en soulignant le rôle politique et diplomatique du pape François. Elle a rappelé que ce dernier était également un chef d'État. Cependant, Corbière a rétorqué que cela relevait d'un jeu de mots et que l'État doit rester neutre vis-à-vis des cultes.

Emmanuel Macron, président de la République, sera présent aux obsèques, ce qui a également suscité des critiques. Corbière a affirmé que la République laïque ne devrait pas participer à une cérémonie religieuse. Il a insisté sur l'importance de maintenir une neutralité vis-à-vis des cultes.

Réactions des élus et des personnalités politiques

Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias a qualifié la décision de honteuse pour la République laïque. Il a exprimé son désaccord sur le réseau social X, affirmant que la République ne devrait pas rendre hommage à un chef religieux. Matthias Tavel, député de La France insoumise, a partagé ce point de vue en insistant sur la séparation entre l'État et l'Église.

En revanche, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a soutenu la mise en berne des drapeaux en la considérant comme appropriée. Il a évoqué l'émotion mondiale causée par la mort du pape François, la qualifiant de figure universelle.

Opinions historiques sur la mise en berne

Michel Barnier, ancien Premier ministre, a déclaré qu'il aurait pris la même décision, soulignant l'importance de respecter l'émotion suscité par la mort du pape. Selon lui, il n'y a pas de place pour les polémiques dans un moment comme celui-ci. Il a insisté sur le fait que l'on peut être laïque tout en respectant la mémoire d'un homme de bien.

David Lisnard, maire de Cannes, a également exprimé son soutien à la mise en berne, affirmant que cela ne posait pas de problème pour la laïcité. En revanche, François Bayrou a rappelé qu'il s'était opposé à une telle décision lors de la mort de Jean-Paul II, soulignant la nécessité de faire la distinction entre convictions spirituelles et choix politiques.

Conclusion

La mise en berne des drapeaux en hommage au pape François a suscité de vives réactions au sein de la classe politique française. Alors que certains estiment qu'il s'agit d'un hommage légitime, d'autres dénoncent une atteinte aux principes de la laïcité. Ce débat met en lumière les tensions entre la politique et la religion dans la société française moderne.