Les partis politiques semblent ignorer la tradition de la courtoisie de leadership en ne facilitant pas le retour de Pierre Poilievre à la Chambre des communes. Cette convention, qui permettait à des leaders sans siège de revenir facilement, n'est plus appliquée de manière cohérente.
Pierre Poilievre, leader conservateur, se retrouve face à près de 200 candidats indépendants lors d'une prochaine élection partielle. Malgré cette situation, les partis comme les Libéraux, le NPD et les Verts présentent également des candidats contre lui.
Damien Kurek, ancien député de l'Alberta, a quitté son siège pour permettre à Poilievre de tenter un retour après avoir perdu son siège à Carleton lors des élections générales d'avril. Cependant, le soutien traditionnel semble absent.
Des exemples du passé montrent que la courtoisie de leadership était souvent respectée. En 1919, William Lyon Mackenzie King a été acclamé lors d'une élection partielle à l'Île-du-Prince-Édouard, sans opposition significative.
King a également bénéficié de cette courtoisie en 1938, lorsque Robert Manion, leader des conservateurs progressistes, ne s'est pas présenté contre lui. D'autres leaders, comme Jean Chrétien, ont également profité de cette tradition.
Des experts comme Lori Turnbull soulignent que la courtoisie n'est pas une règle stricte. Poilievre, ayant déjà été député, ne bénéficie pas de la même situation qu'un nouveau leader. Selon elle, cela réduit les chances que cette tradition s'applique.
Elizabeth May, leader des Verts, a également noté que la situation de Poilievre ne justifie pas automatiquement la courtoisie. Elle a affirmé que les circonstances actuelles sont inhabituelles et que les partis devraient agir selon leur propre stratégie.
La tendance actuelle montre que la courtoisie de leadership pourrait disparaître en raison de la partisanerie exacerbée. May a exprimé des inquiétudes sur la façon dont les traditions parlementaires sont perçues, les qualifiant de couvertes de toiles d'araignée.
Turnbull a ajouté que le climat politique actuel favorise une approche plus compétitive, laissant peu de place à la courtoisie entre les partis. Cela pourrait indiquer un changement significatif dans le comportement politique au Canada.
La situation de Pierre Poilievre soulève des questions sur l'avenir de la courtoisie de leadership au Canada. Alors que les partis semblent de plus en plus réticents à appliquer cette tradition, il est possible que nous assistions à un changement durable dans la culture politique.