Le leader intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a refusé de rencontrer la députée Labour Tulip Siddiq lors de sa visite à Londres. Cette décision fait suite à des allégations de corruption portées contre Siddiq, qu'il considère comme une affaire judiciaire. Yunus a exprimé sa confiance envers la Commission anti-corruption du Bangladesh, qui enquête sur ces accusations.
La Commission anti-corruption a accusé Siddiq d'avoir reçu illégalement des terres de la part du régime de sa tante, Sheikh Hasina, qui a été évincée l'année dernière. Siddiq, ancienne ministre des Finances, a nié ces allégations, les qualifiant de campagne diffamatoire à motivation politique. Elle a demandé une rencontre avec Yunus pour clarifier la situation.
Dans une interview, Yunus a déclaré : "Non, je ne le ferai pas car c'est une procédure légale." Il a insisté sur le fait qu'il ne voulait pas interférer dans la procédure judiciaire en cours. Siddiq a rétorqué que les autorités bangladaises n'avaient fourni aucune preuve pour soutenir leurs accusations.
Siddiq a exprimé sa déception face au refus de Yunus de la rencontrer. Elle a déclaré : "Il est au cœur d'une vengeance politique fondée sur des accusations fantaisistes." Elle a également critiqué le manque d'engagement des autorités avec ses avocats, affirmant que cela démontre l'absence de sérieux dans cette affaire.
Elle a ajouté : "J'espère qu'il est désormais sérieux à propos de mettre fin à cette pratique de diffamation dans la presse." Siddiq a quitté son poste ministériel plus tôt cette année, suite à une enquête sur les allégations par le conseiller en éthique du Premier ministre.
Yunus a souligné que c'était une affaire de tribunal et qu'une décision judiciaire déterminerait la suite à donner. Il a affirmé avoir toute confiance en la Commission anti-corruption et a exprimé son soutien à leurs actions. La situation reste tendue, car Siddiq continue de demander des preuves concrètes des accusations portées contre elle.
Les autorités bangladaises estiment que près de 234 milliards de dollars ont été détournés pendant le mandat de Hasina. Beaucoup de ces fonds seraient cachés ou dépensés au Royaume-Uni, ce qui complique encore la situation pour Siddiq.
Yunus a également mentionné qu'il n'avait pas réussi à organiser une rencontre avec le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer. Il a indiqué que cela représentait une occasion manquée. Cependant, il a eu une audience avec le roi Charles et a rencontré le secrétaire aux affaires, Jonathan Reynolds, pour discuter de la croissance économique.
Des manifestations de la communauté bangladaise au Royaume-Uni ont eu lieu pendant sa visite, témoignant des tensions autour de cette affaire. Yunus a révélé que le gouvernement intérimaire du Bangladesh avait engagé des avocats pour récupérer les fonds présumés volés au Royaume-Uni.
Le refus de Yunus de rencontrer Siddiq souligne les tensions politiques et juridiques qui existent actuellement au Bangladesh. Les accusations de corruption continuent de peser sur Siddiq, tandis que Yunus maintient sa position de confiance envers les institutions judiciaires de son pays. La situation reste à suivre de près, car elle pourrait avoir des répercussions significatives sur la politique bangladaise et les relations internationales.