Le leader de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadirov, a réagi ce mardi aux nouvelles spéculations concernant sa possible démission. "J'ai aussi entendu ces rumeurs. Ils écrivent n'importe quoi. Mais, au contraire, je demande à être relevé de mes fonctions. Une autre personne aura ses propres initiatives et sa propre vision. J'espère que ma demande sera soutenue", a déclaré Kadirov.
Kadirov dirige la Tchétchénie depuis 2007, après avoir été nommé officiellement chef de la république, trois ans après l'assassinat de son père, Akhmad Kadirov. Pendant son mandat, il a joué un rôle clé dans la promotion de la guerre de la Russie en Ukraine et a recruté des combattants pour soutenir les troupes russes.
Dans une déclaration vidéo, Kadirov a plaisanté en disant : "Je me suis rendu compte que j'étais en poste depuis trop longtemps. Je pense que le moment est venu [de quitter le pouvoir]". Ce n'est pas la première fois qu'il évoque publiquement sa volonté de renoncer à son poste. Des déclarations similaires ont été faites en 2017, 2020 et 2022, sans qu'aucune de ces occasions n'aboutisse à sa démission.
Malgré ses affirmations répétées sur sa disposition à quitter le pouvoir, Kadirov est resté en fonction pendant plus de 17 ans. En 2017, il avait même déclaré : "Je peux dire que c'est mon rêve" lorsqu'on lui avait demandé s'il envisagerait de démissionner.
Kadirov entretient une relation étroite avec le président russe, Vladimir Poutine, à qui il a constamment manifesté sa loyauté. Cependant, son influence suscite des soupçons dans d'autres cercles du régime russe, notamment au sein des services de sécurité. En 2024, le média indépendant Novaya Gazeta Europe a rapporté qu'à partir de 2019, Kadirov aurait été diagnostiqué avec une nécrose pancréatique.
Il a pris beaucoup de poids et présente des difficultés respiratoires. Ses récentes déclarations pourraient être une stratégie pour obtenir un soutien public de Poutine ou pour influencer la répartition des ressources de guerre, comme les entreprises abandonnées par des sociétés occidentales.
Le départ de Kadirov pourrait provoquer un tremblement de terre dans une région déjà instable de la Russie. Environ un tiers des hauts fonctionnaires de Tchétchénie sont des membres de sa famille, 23 % viennent de son village natal, et 12 % sont des amis ou des proches.
Les déclarations de Kadirov soulèvent des questions sur l'avenir de la Tchétchénie et sur l'équilibre des pouvoirs en Russie. Sa volonté de quitter le pouvoir, bien que répétée, n'a pas encore abouti. Reste à voir comment cette situation évoluera et quel impact cela aura sur la stabilité de la région.