La rivalité entre les écrans et les livres pour capter l’attention des Français évolue. Selon une étude récente du Centre national du livre, cette compétition tourne de plus en plus en faveur des écrans. Ce phénomène soulève des inquiétudes parmi les éditeurs et les libraires.
Le baromètre bisannuel intitulé « Les Français et la lecture » révèle une baisse significative du temps consacré à la lecture. La part des sondés lisant « moyennement » ou « beaucoup » a chuté à 56 %. C'est le chiffre le plus bas depuis le début de ces enquêtes en 2015.
Cette baisse touche toutes les catégories de lecteurs. L’institut Ipsos a réalisé ce sondage en interrogeant 1 001 personnes âgées de 15 ans et plus. Les résultats montrent une tendance inquiétante pour l’avenir de la lecture en France.
Comparé à 2023, le temps de lecture hebdomadaire a diminué de 10 minutes par jour, soit plus d’une heure par semaine. Selon Ipsos, les Français estiment passer 3 heures 40 par semaine à lire, ce qui représente 31 minutes par jour. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 41 minutes de deux ans auparavant.
Les 35-49 ans affichent le temps de lecture le plus bas, avec seulement 22 minutes par jour. En revanche, les personnes de 65 ans et plus lisent en moyenne 46 minutes par jour, montrant une écart générationnel dans les habitudes de lecture.
Parmi les lecteurs, 68 % affirment qu'ils n'ont pas le temps de lire davantage. De plus, 61 % préfèrent d'autres loisirs, tandis que 47 % lisent « autre chose que des livres ». Enfin, 32 % des sondés évoquent des difficultés à se concentrer suffisamment.
Ces facteurs contribuent à la diminution de l'engagement envers la lecture, ce qui pose un défi pour les acteurs du secteur.
Concernant les lieux d'achat de livres papier, les grandes surfaces culturelles, comme la Fnac et Cultura, sont les plus fréquentées, avec 75 % des sondés s'y rendant. Elles devancent les librairies, qui attirent 66 % des lecteurs, et les sites internet marchands avec 51 %.
Les raisons pour lesquelles certains évitent les librairies incluent leur éloignement (50 %), le manque de stock pour certains titres (32 %), et des prix jugés élevés (31 %), malgré la loi sur le prix unique des livres neufs.
En résumé, la lecture en France fait face à des défis croissants. La baisse du temps consacré à la lecture et les obstacles rencontrés par les lecteurs soulignent la nécessité d'une réflexion sur l'avenir du livre. Les acteurs du secteur doivent s'adapter pour maintenir l'intérêt des Français envers la lecture.