Les Conservateurs britanniques ont annoncé leur intention d'abroger la législation phare sur le changement climatique du Royaume-Uni. Ils souhaitent la remplacer par une stratégie axée sur une énergie "bon marché et fiable". Cette décision suscite de vives réactions, notamment de la part des groupes environnementaux qui la qualifient d'« acte d'automutilation nationale ».
La Loi sur le changement climatique de 2008, introduite par le dernier gouvernement travailliste, a établi des objectifs de réduction des émissions. Elle a été renforcée sous la direction de Theresa May. Kemi Badenoch, la leader des Tories, a affirmé que son parti voulait laisser "un environnement plus propre pour nos enfants", tout en critiquant les lois travaillistes qui, selon elle, ont engendré des coûts sans réduire les émissions mondiales.
La Loi de 2008 engageait le Royaume-Uni à réduire ses émissions de carbone de 80 % d'ici 2050. En 2019, cet objectif a été mis à jour pour atteindre un zéro net d'ici 2050, ce qui signifie que le pays doit réduire ses émissions jusqu'à ce qu'il n'en produise plus. Ce cadre légal avait reçu le soutien de tous les principaux partis lors de son adoption.
Cependant, le consensus politique sur cet objectif a depuis été fragmenté. Badenoch a qualifié l'objectif de zéro net de "impossible" à atteindre pour le Royaume-Uni, promettant de maximiser l'extraction de pétrole et de gaz en mer du Nord. D'autres partis, comme Reform UK, ont également exprimé leur intention d'abroger ces cibles.
Les réactions à cette annonce sont majoritairement négatives. Ed Miliband, l'actuel secrétaire à l'énergie, a déclaré que cette politique serait un "désastre économique" et une "trahison totale des générations futures". Il a rappelé que la législation actuelle avait permis d'attirer des milliards de livres d'investissement dans l'énergie britannique.
Les Liberaux-Démocrates ont également critiqué cette décision. Pippa Heylings, porte-parole du parti sur la sécurité énergétique, a souligné que l'investissement dans les énergies renouvelables représente une opportunité de croissance économique majeure pour le siècle à venir.
Richard Benwell, directeur général de la coalition Wildlife and Countryside Link, a averti que sans une législation climatique contraignante, les ministres pourraient compromettre notre avenir. Il a insisté sur le fait que la véritable sécurité réside dans une énergie propre produite localement, plutôt que dans l'utilisation accrue des combustibles fossiles.
Il est clair que l'avenir de la politique climatique au Royaume-Uni est en jeu. Les décisions prises aujourd'hui auront des répercussions sur les générations futures, tant sur le plan économique qu'environnemental.
La promesse des Tories d'abroger la loi sur le changement climatique soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'environnement au Royaume-Uni. Alors que certains voient cela comme une opportunité pour une énergie moins coûteuse, d'autres craignent que cela ne compromette les progrès réalisés en matière de durabilité. La discussion politique sur la manière de concilier croissance économique et protection de l'environnement est plus pertinente que jamais.